«Je crains que le processus de Minsk soit bloqué», constate le député L. R. après une série de rencontres avec les fonctionnaires russes et ukrainiens. «Même si les accords de Minsk restent la feuille de route pour la Russie, aucun engagement de Kiev concernant les réformes n’a été tenu», souligne-t-il avant d'ajouter : «La situation de l’Ukraine est catastrophique et la guerre est le meilleur prétexte pour justifier l’absence de résultats. Alors que la Russie et l’Europe ont tout intérêt à ce que les choses se débloquent, les Etats-Unis profitent de la rupture entre les deux.»
J’ai envie d’aider le gouvernement, même si je suis dans l’opposition
Le député se dit «pessimiste» sur le processus de Minsk, dont l’exécution constitue la condition majeure à la levée des sanctions à l’égard de la Russie. Néanmoins, sur la proposition de Thierry Mariani, l’Assemblée Nationale devra voter le 28 avril une résolution concernant le renouvèlement des mesures restrictives. «J’ai envie d’aider le gouvernement, même si je suis dans l’opposition», ironise Thierry Mariani, qui contemple de nombreux ministres socialistes français se déplacer à Moscou en agitant la promesse de lever les sanctions, mais qui ne font rien sous prétexte de leur impuissance face aux organismes européens.
«Pour que l’Europe lève les sanctions, il suffit d’un seul pays qui dise "j’en ai assez"», martèle le député. Même si ce vote au Parlement n’a pas de pouvoir exécutif, Thierry Mariani «n’ose pas imaginer une seconde» que dans la patrie des droits de l’Homme et de la démocratie, on va se moquer du Parlement. «Le 28 avril on verra qui est honnête et qui est hypocrite», explique-t-il.
En abordant son déplacement en Syrie lors du week-end de Pâques, Thierry Mariani s’est félicité de la reprise de la ville de Palmyre par les forces du gouvernement syrien. Il a déploré l’inaction de la coalition occidentale qui n’a pas su depuis deux ans mettre fin aux réseaux d’approvisionnement financiers de Daesh. Pour le député, la situation a changé grâce à l’intervention russe qui s’est efforcée d’assécher les recettes financières des terroristes, permettant ainsi une avancée contre Daesh.
On explique qu’Assad n’est pas fréquentable et on remet la légion d’honneur à un ministre saoudien qui vient de décapiter 500 personnes
«Chaque terroriste tué en Syrie est un terroriste de moins qui reviendra en Europe, souligne le député, et l’intérêt de tout le monde est que Daesh et al-Nosra soient éliminés.» Un constat qui n’est pas reflété par la politique étrangère française. «On explique qu’Assad n’est pas fréquentable et on remet la légion d’honneur à un ministre saoudien qui vient de décapiter 500 personnes», s’indigne Thierry Mariani. De même, pour le partenariat avec la Turquie, où on voit «une sorte de sultan islamique qui s'essaie à une politique dangereuse pour l’Occident». Le député dit se méfier des promesses du gouvernement turc dans la crise des réfugiés et craint que les vagues de migrants «continueront comme avant» durant l'été à venir.
«Le message d’Angela Merkel d’accueillir les réfugiés est une erreur monumentale», explique le député, «l’histoire le jugera comme une catastrophe», conclut-il.