Entretiens

Accusé de viol, Gérard Depardieu clame «son innocence» sans convaincre le mouvement féministe

Dans une tribune publiée par Le Figaro le 1er octobre, l’acteur Gérard Depardieu a tenu à dire «sa vérité» dans l’affaire de viol dont il est accusé depuis cinq ans. Le mouvement MeToo a déjà riposté, rappelant d'autres affaires visant l'acteur.

C’est à travers un texte au ton lyrique publié dans Le Figaro le 1er octobre que Gérard Depardieu a tenu à répondre aux accusations de viol de Charlotte Arnould. Cette dernière avait porté plainte pour des faits présumés d’agression sexuelle datant d’août 2018. Inculpé depuis 2021 dans cette affaire, l'acteur clame son innocence pour la première fois, alors que ses détracteurs montent au créneau.

La publication d’une lettre ouverte de Gérard Depardieu constitue à elle seule un événement tant l’acteur a d'abord préféré la réserve face aux accusations de viols dont il est l’objet. Dans le texte publié, il revendique : «Je veux enfin vous dire ma vérité. Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme.» «Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère», a-t-il aussi ajouté.

La lettre évoque directement les accusations de Charlotte Arnould, qui affirme avoir été victime de l’acteur à deux reprises alors qu’elle avait 22 ans, mais sans citer son accusatrice : «Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée.» Et d’ajouter : «Elle y est revenue une seconde fois. Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation.» «Elle voulait chanter avec moi les chansons de Barbara au Cirque d’Hiver. Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte», se défend-il par ailleurs.

«Depardieu dit ne pas être un prédateur mais ce sera à la justice d’en décider»

La publication de la lettre ouverte de l’acteur de 74 ans a suscité de vives critiques chez les détracteurs de Gérard Depardieu. La présidente de MeeTooMedia, la journaliste Emmanuelle Dancourt, a ainsi rappelé les multiples accusations d’agressions sexuelles dont l’acteur a déjà été l’objet.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a elle rappelé les déboires passés de l’acteur aux Etats-Unis, accusé aussi dans ce pays de gestes déplacés dans les années 90. Côté politique, peu de personnalités se sont exprimées si ce n’est la députée écologiste Sandrine Rousseau, sur le réseau social X (ex-Twitter), qui a affirmé : «Depardieu dit ne pas être un prédateur mais ce sera à la justice d’en décider.»

Quant à l'ancien député des Républicains Julien Aubert, il en a appelé à la présomption d’innocence : «La pression de la rue et le lynchage Twitter, ça n’est pas la justice.»