«Nous continuons à avoir des conversations productives avec nos partenaires et alliés dans le monde entier sur la manière de restreindre davantage les revenus énergétiques de la Russie, tout en en évitant les effets collatéraux sur l'économie mondiale», a déclaré le 20 juin, lors d'une visite au Canada, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen citée par l'AFP.
«Nous parlons de plafonds de prix ou d'une exception de prix qui élargirait et renforcerait les restrictions énergétiques récentes et proposées [par les Etats-Unis et leurs alliés], ce qui ferait baisser le prix du pétrole russe et contracterait les revenus de Poutine tout en permettant à une plus grande offre de pétrole d'atteindre le marché mondial », a-t-elle expliqué.
Janet Yellen a aussi avancé que ce plafonnement «empêcherait les effets collatéraux sur les pays à faible revenu et en développement qui luttent contre les coûts élevés de l'alimentation et de l'énergie». La secrétaire au Trésor s'est rendue au Canada pour établir une stratégie avec la vice-Première ministre d'Ottawa Chrystia Freeland sur la manière dont les deux pays continueront d'agir dans le cadre du conflit en Ukraine, à lutter contre l'inflation galopante, à renforcer les chaînes d'approvisionnement mondiales et à sécuriser les minéraux critiques.
Toutes deux ont estimé que la gestion de l'inflation relevait essentiellement des banques centrales, mais que les gouvernements pouvaient éventuellement adopter des mesures ciblées afin de soulager les Américains et les Canadiens confrontés à des problèmes de pouvoir d'achat, notamment sur l'alimentation et le carburant.
Un cartel d'acheteurs
L’idée d’un plafonnement des prix du pétrole – et pas seulement du pétrole russe – avait été avancée le 31 mai par le président du Conseil italien Mario Draghi, à l’issue d’une réunion du Conseil européen à Bruxelles. Le dirigeant italien avait alors annoncé aux journalistes que mandat avait été donné à la Commission européenne pour étudier la faisabilité de cette mesure.
«L'idée est de créer un cartel d'acheteurs, ou de persuader les gros producteurs, et l'OPEC en particulier, d'augmenter la production, ce qui est peut-être la voie privilégiée», avait alors déclaré Draghi, cité par le quotidien économique britannique The Financial Times. Il avait toutefois reconnu que dans les deux cas il y avait encore «beaucoup de travail à faire».
Mais pour le site américain oilprice.com, référence mondiale de l’information professionnelle sur les marchés de l’énergie : «Un cartel d'acheteurs n'est certainement pas quelque chose que vous voudriez imposer à l'OPEP au moment où vous avez un besoin urgent de plus de pétrole.»