Economie

Le marché automobile français au plus bas en 2021, mais l'électrique progresse

En 2021, il n’y a pas eu de relance pour le marché automobile français avec un quart de ventes en moins par rapport à 2019. Les véhicules électriques tirent leur épingle du jeu et frisent les 10% des immatriculations neuves.

Avec 1,66 million d’unités écoulées, soit à peine +0,5% par rapport à 2020, année de l’explosion de la crise sanitaire, le marché automobile français se retrouve bloqué à un niveau proche de ses ventes de 1975, selon des données d'immatriculations provisoires du cabinet NGC Data publiées ce 31 décembre par L'Argus

«La comparaison par rapport à l’exercice 2019 fait peur», note L'Argus, soulignant une baisse de 25% des ventes : 2,2 millions de véhicules avaient été écoulés au cours de l'année précédant la crise du Covid.

Après une année 2020 catastrophique, avec des concessions fermées et une économie morose, le secteur avait pensé rebondir en début d'année malgré les différentes vagues de Covid. Mais la pénurie de semi-conducteurs a douché cet espoir, privant les constructeurs de ces puces électroniques essentielles et les obligeant à suspendre leurs chaînes de montage.

Les carnets de commande se sont certes remplis, mais les délais de livraison se sont allongés et les chiffres d'immatriculation s'en ressentent. Les automobilistes ne sont pas tous passés au vélo pour autant : le marché de l'occasion paraissait bien parti début décembre pour une année record, avec un gain de 9,2% sur onze mois et déjà 5,5 millions de transactions. 

Peugeot passe devant Renault

Les constructeurs ne sont pas égaux face à la crise. Ainsi, Peugeot devient pour la première fois numéro 1 des ventes devant Renault, avec une part de marché de 17,2%, et malgré une baisse de ses ventes de 6,1%. La marque du groupe Stellantis est poussée par le succès de sa compacte 208, n°1 des ventes en 2021, et de ses SUV 2008 et 3008. 

Renault voit ses ventes baisser de 14,7% sur un an et sa part de marché baisser à 16,2%, soit près de 140 000 véhicules de moins qu'en 2019. Hors ventes aux professionnels, c'est cependant la marque économique du groupe Renault, Dacia, qui se classe numéro 1 des ventes avec sa Sandero. Ford, Nissan et Opel ont également perdu des parts de marché cette année. 

En cinquième position, Volkswagen enregistre de son côté un léger rebond (+7,4%), tiré par sa compacte Polo et son SUV T-Roc. La grande marque de luxe du groupe allemand, Audi, rebondit également, et sa nouvelle marque sportive Cupra frôle les 4 000 ventes. 

Surtout, Hyundai-Kia, Toyota et Tesla réalisent une excellente année grâce à leur offre électrique et hybride. Les électriques atteignent une part de marché jamais vue de 9,8% avec près de 162 000 véhicules écoulés (+45,6% sur un an), le marché français se plaçant ainsi dans la moyenne européenne. La Tesla Model 3 devient pour la première fois numéro un des ventes électriques, devant la Renault Zoe. 

Les hybrides représentent désormais plus de 17% des ventes, et les hybrides rechargeables plus de 8%. Ensemble, ces motorisations hybrides ont dépassé le Diesel (21,1%, -31% en volume sur un an). Les voitures à essence représentent 40,2% des ventes, avec un volume en baisse de 14,2%.