Economie

Pour la Cour des comptes, les performances de l'école française sont «médiocres»

La Cour des comptes estime «médiocres» les résultats du système éducatif français malgré un effort budgétaire et de nombreuses réformes. Elle propose des pistes pour organiser «plus efficacement» l'école.

«En dépit d'une dépense nationale d'éducation supérieure à la moyenne de l'OCDE, la performance du système scolaire français tend à se dégrader, en particulier pour les jeunes issus des milieux défavorisés», déplore la Cour des comptes dans une note publiée le 14 décembre, insérée dans un volet de travaux consacré à des enjeux structurels pour la France.

«Les réformes pédagogiques, l'accroissement des moyens, les résultats des évaluations sur les acquis des élèves n'ont pas encore suffisamment permis d'améliorer la qualité du système éducatif français», ajoute l’institution.

Les sages de la rue Cambon soulignent qu'alors même que la France a consacré en 2020 près de 110 milliards d'euros à l'éducation des élèves du premier et second degré – avec une part de 5,2% de dépenses d'éducation dans le PIB, au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE (4,9%) –, le rééquilibrage des moyens au profit du premier degré, «priorité en matière de réussite éducative», et l'adaptation des dépenses à l'évolution de la démographie sont «lents». 

Face à ces constats, la Cour des comptes propose quatre pistes d'action : tout d'abord, elle suggère de rapprocher écoles et collèges pour faciliter le parcours de l'élève ; ensuite, elle considère que les établissements devraient bénéficier de davantage de marge d'autonomie. 

Elle estime également que le cadre d'exercice du métier d'enseignant devrait être rénové, avec une meilleure prise en compte des missions hors de la classe, une généralisation de la concertation et du travail d'équipe, une adaptation des modalités de la formation continue ou des solutions de remplacement de courte durée à trouver. 

Enfin pour la Cour, «l'amélioration de la performance et de l'équité du système scolaire exige une capacité d'adaptation plus forte aux contextes locaux et aux profils des élèves.» 

Pour cela, elle plaide pour une «politique d'évaluation ambitieuse» des élèves et des établissements. Mais d'après les explications de l'institution «ces évaluations n'auront de sens que si les établissements peuvent mettre en œuvre des projets éducatifs comportant un certain degré de différenciation de leur approche.»