Economie

Bercy annonce le déréférencement du site américain d'e-commerce Wish

Le service de répression des fraudes a ordonné le déréférencement des principaux moteurs de recherche de la plateforme de commerce en ligne Wish basée aux Etats-Unis. Il lui est reproché de vendre des produits dangereux ou non conformes.

Bercy a annoncé le 24 novembre, par voie de communiqué, que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ordonnait aux principaux gestionnaires de moteurs de recherche et magasins d’applications mobiles de déréférencer le site américain de e-commerce Wish et son application mobile.

On apprend qu’une enquête a permis de révéler la mise en vente d’un grand nombre de produits non conformes et dangereux, avec, sur un échantillon de 140 références, des taux de non conformité aux réglementations et de dangerosité particulièrement élevés pour les jouets (95% non conformes, dont 45% dangereux), les appareils électriques (95% non conformes, dont 90% dangereux) et les bijoux fantaisie (62% dangereux).

La DGCRF reproche en particulier à Wish de ne pas effectuer les retraits et les rappels de produits de «manière satisfaisante». Certes, les offres concernant les produits notifiés dangereux sont bien retirées sous 24h, mais dans une majorité de cas, ces produits restent proposés sous une autre dénomination et, de surcroît, parfois par le même vendeur.

La DGCRF avait déjà sommé Wish, à la mi-juillet 2021, de se mettre en conformité et estime n'avoir depuis pas reçu de «réponse satisfaisante». Dans les prochains jours, le site et l'application Wish, qui revend des produits bon marché principalement fabriqués en Chine, devraient donc disparaître des grands moteurs de recherche comme Google et des magasins d'application. Mais l'accès au site restera possible en tapant l'adresse directement.

Il n’y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n’acceptons pas dans les commerces physiques

En novembre 2020, la plateforme avait déjà été épinglée par la répression des fraudes dans une autre enquête : elle était notamment accusée de faire des réductions de prix «trompeuses» et de mettre en vente des produits d'appel qui n'étaient pas réellement disponibles.

Mesure «illégale et disproportionnée»

«Il n’y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n’acceptons pas dans les commerces physiques», explique Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, au Parisien, qui a le premier rapporté le déréférencement dans son édition du 24 novembre.

Wish s’est défendu le jour même dans un communiqué cité par l’AFP en affirmant s’être toujours conformé aux demandes de retrait de la DGCCRF. La plateforme d'e-commerce annonce en outre qu'elle entame un recours juridique contre cette action qu'elle juge «illégale et disproportionnée».

Créée en 2010 et basée à San Francisco, Wish appartient à la société ContextLogic. Elle revendique quelque 100 millions d'utilisateurs actifs, et est entrée en Bourse à Wall Street en décembre 2020.