Réunis ce 28 octobre, les vingt-cinq membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont, comme attendu, maintenu inchangée leur politique monétaire. Les rachats de dette dans le cadre du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic emergency purchase programme, PEPP) vont se poursuivre mais à «un rythme légèrement plus faible» par rapport aux deux précédents trimestres, selon le communiqué publié par la BCE.
Le volume du programme, soit 1 850 milliards d'euros, dont près de 80% sont déjà dépensés, n'a pas changé et sera maintenu au moins jusqu’à fin mars 2022 et, dans tous les cas, jusqu’à ce que le conseil juge que la crise du coronavirus est terminée.
Deux des trois taux directeurs, ceux des prêts à long et court terme ont été maintenus inchangés à leur plus bas niveau depuis mars 2016, respectivement 0% et 0,25%. Quant à celui qui rémunère les dépôts des banques auprès de la BCE il a été maintenu au taux négatif, de -0,5% inchangé, lui, depuis septembre 2019.
Lors de la conférence de presse consécutive à la réunion, la présidente Christine Lagarde a estimé que l'activité économique en zone euro continuait de se redresser mais que «l'élan ralenti[ssait]» en raison des problèmes d’approvisionnement en matières premières, ainsi que de la hausse très forte des prix de l’énergie qui menacent la reprise.
Pour Christine Lagarde, la poussée inflationniste devrait «décliner» au cours de l'année 2022
Très attendue pour des commentaires sur l’actuelle poussée inflationniste en Europe, Christine Lagarde a estimé qu’elle serait «plus longue que prévu» mais qu’elle devrait «décliner» au cours de l'année 2022, à la faveur d'un reflux attendu des prix de l'énergie et d'une amélioration sur le front des pénuries de matériaux.
Cependant la BCE avait promis après l'été qu’une discussion sur un début de normalisation monétaire serait mené en décembre. Cet exercice s'annonce délicat en raison de l'opposition grandissante au conseil de la BCE entre «faucons», favorables à un resserrement monétaire, et «colombes» voulant maintenir un cap expansif.
En zone euro, le taux d'inflation a atteint 3,4% en septembre, sur un an, bien au-dessus de l'objectif symétrique de 2% visé par la BCE, et en Allemagne le taux a grimpé à 4,5%.