Invitée sur France Inter le 28 octobre, la ministre du Travail Elisabeth Borne a confirmé que la réforme contestée de l'assurance-chômage entrerait bien en application complète au 1er décembre.
«A partir du 1er décembre, il faudra avoir travaillé six mois et non plus quatre mois pour bénéficier d'une allocation chômage, et la dégressivité s'appliquera au-delà du sixième mois et non pas du huitième mois comme aujourd'hui [pour les salaires au-delà de 4 500 euros]», a-t-elle détaillé.
Réforme emblématique du quinquennat au parcours chaotique, le durcissement des règles de calcul de l'allocation chômage est entré en vigueur le 1er octobre mais l'application de ces deux dispositions était soumise à certaines conditions d'amélioration du marché de l'emploi.
«Aujourd'hui, les critères sont remplis, puisqu'on a eu un nombre très important d'embauches sur les quatre derniers mois et puisque avec ces 200 000 demandeurs d'emploi de moins sur le dernier trimestre, on est à près du double de la baisse qui était nécessaire pour que les deux dispositions rentrent en vigueur», a-t-elle ajouté.
Le nombre de chômeurs de catégorie A a baissé de 5,5% au troisième trimestre en France (hors Mayotte) par rapport au trimestre précédent, soit 206 000 inscrits en moins, à 3 544 millions, selon les chiffres du ministère du Travail publiés le 27 octobre. Sur un an, la baisse est de 9,7%. Des chiffres qui restent à prendre avec des pincettes, puisque nombre de politiques et syndicats ont mis en parallèle ces chiffres avec la précarité croissante. La CGT évoque par exemple une augmentation des radiations.
Le 11 mai dernier, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, des responsables syndicaux et d’associations caritatives s’étaient emportés contre la réforme de l’assurance-chômage, la jugeant «injuste» du fait qu'elle allait d'abord viser «les personnes déjà fragilisées».