Economie

Après le gaz et le carburant, l'UFC-Que Choisir anticipe une forte hausse du prix de l'électricité

L'association de consommateurs a calculé que le tarif réglementé de vente d'électricité «atteindra 11,3% HT, soit près de 10% TTC» début 2022. Une augmentation qui s'ajoute à la nette progression ces derniers mois des prix du carburant et du gaz.

Les prix de l'énergie poursuivent leur hausse exponentielle. Selon l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, les prix de l'électricité pourraient connaître une augmentation de plus de 10% d'ici début 2022, en moyenne 150 euros supplémentaires sur la facture annuelle d'électricité d'un ménage l'utilisant pour se chauffer.

«Sur la base de la méthodologie officielle de calcul du tarif réglementé de vente d'électricité (TRVE), l'UFC-Que Choisir a procédé à une estimation de son évolution tarifaire qui devrait être annoncée en janvier 2022», explique dans un communiqué ce 20 septembre l'association, qui «estime que la hausse du TRVE au début de l'année 2022 atteindra 11,3% HT, soit près de 10% TTC», prenant en compte dans son rapport «le degré d'exposition du TRVE aux prix sur les marchés de gros, et le niveau de ces prix sur les marchés de gros d'ici à la fin de l'année». 

C'est tout le système de calcul des tarifs qu'il faut revoir

«Concrètement, cela représentera une augmentation moyenne de 150 euros sur la facture annuelle d'électricité d'un ménage l'utilisant pour le chauffage», alerte encore l'association, soit davantage que «le coup de pouce de 100 euros du chèque énergie (dont sont privés 80% des ménages) censé répondre uniquement aux hausses déjà massives du gaz et des carburants». Soit une facture de l'ordre de 1 700 euros par an contre 1 550 euros en 2021.

«Cette sombre perspective n'est toutefois pas inéluctable, puisque les pouvoirs publics disposent de plusieurs leviers pour l'éviter», pointe UFC-Que Choisir. L'association demande au gouvernement le «relèvement du plafond de l'ARENH», un mécanisme qui permet aux fournisseurs alternatifs d'acheter de l'électricité nucléaire à un prix régulé, et la baisse de certaines taxes alourdissant la facture des consommateurs d'électricité. Le Parisien rappelle par ailleurs que «les prix de l'électricité ont globalement explosé depuis l'ouverture à la concurrence en 2007 : plus de 60%».

Carburant et gaz en augmentation également

Cette perspective de forte hausse début 2022 s'ajoute aux récentes augmentations des coûts du gaz et de l'essence. Le tarif réglementé de vente du gaz naturel par Engie a ainsi grimpé de 8,7% le 1er septembre, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet, du fait notamment de la hausse des cours mondiaux, avait expliqué la Commission de régulation de l'énergie, pour qui «cette hausse d’une ampleur inédite est observée dans tous les pays européens et asiatiques». 

Pour le carburant, le gazole valait 1,4417 euro le litre en moyenne début septembre, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. Le super sans plomb 95 E10 se vendait pour sa part 1,5589 euro. Les deux carburants les plus vendus en France ont ainsi progressé de 13% et 15% respectivement depuis début 2021. Mais les prix à la pompe restent loin de leurs records de ces dernières années. Le gazole avait ainsi atteint 1,5331 euro en octobre 2018, juste avant le déclenchement de la crise des Gilets jaunes.

Un évènement que le gouvernement a toujours en tête. En réaction à la hausse des tarifs de l'électricité anticipée par UFC-Que Choisir, l'exécutif s'est d'ailleurs dit «préoccupé», auprès du Parisien. La tentative d'extinction de l'incendie, à travers le chèque énergie par exemple, risque de ne pas suffire. Remis la semaine passée à 5,8 millions de ménages bénéficiaires, il est qualifié de «cautère sur une jambe de bois» par Alain Bazot, le président d'UFC-Que Choisir. «Cela ne couvre même pas le montant de l'augmentation de l'électricité en janvier prochain. Et c'est sans compter toutes les augmentations à venir des autres énergies. C'est tout le système de calcul des tarifs qu'il faut revoir», a-t-il souligné dans le quotidien francilien.