«Excellente nouvelle : la Grèce vient d’annoncer son intention d'acquérir six Rafale supplémentaires. Ensemble, nous avançons pour construire une véritable autonomie européenne», a tweeté le 12 septembre la ministre française des Armées Florence Parly. La veille, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait laissé entendre que son pays allait franchir ce pas en déclarant lors du Salon international de Thessalonique : «J'ai annoncé l'achat de 18 Rafale. Il y en aura bientôt 24.» Il a en outre prévu un premier vol dans le ciel grec avant la fin de l'année.
La Grèce avait conclu en un temps record en janvier l'achat de ses 18 premiers Rafale pour renforcer sa défense et son partenariat avec la France. La décision de négocier avait été prise en septembre 2020 par Athènes en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses démonstrations de force dans des eaux disputées avec la Grèce et Chypre.
La France s'était alors rangée démonstrativement au côté d'Athènes et avait envoyé des Rafale et des navires de guerre face au déploiement de navires militaires et de prospection turcs. Ce premier contrat, d'un montant d'environ 2,5 milliards d'euros, porte sur 12 appareils d'occasion et six avions neufs, à livrer d'ici septembre 2023. Pour la France, ce contrat représentait la première vente du Rafale en Europe, vers laquelle Paris cherche à orienter ses exportations d'armements et susciter des coopérations. Fin mai, la Croatie a suivi avec une commande de 12 avions de seconde main.
Hormis l'armée française, le Qatar (36 appareils), l'Egypte (24) et l'Inde (36) sont les autres clients du Rafale. L'Egypte a en outre confirmé en mai un contrat pour l'achat de 30 Rafale supplémentaires. L'avionneur Dassault Aviation a livré en juillet son premier Rafale à la Grèce, un avion d'occasion prélevé sur la flotte de l'Armée de l'air française comme les 11 autres à venir. La Grèce s'est résolue à acquérir du matériel d'occasion pour pouvoir disposer plus vite des moyens d'assurer sa dissuasion aérienne en mer Egée.
La mission principale des Rafale sera d'assurer «l'intégrité territoriale» de la Grèce dans un contexte de «potentielle instabilité» venant notamment de la Turquie, selon le ministre grec de la Défense Nikolaos Panayotopoulos.