Economie

La fonction publique appelée à une journée d'action nationale pour une hausse des salaires

Quatre syndicats de la fonction publique appellent à une journée d’action nationale le 15 juin. La valeur du point d’indice qui sert à calculer les salaires des fonctionnaires est au cœur des revendications. Elle est restée gelée depuis 2010.

Quatre des neuf syndicats de la fonction publique, CGT, FSU, FA-FP et Solidaires appellent à une journée d'action nationale le 15 juin dans toute la France pour réclamer une hausse générale des rémunérations des agents publics, et «l'arrêt d'une politique destructrice» du service public.

Lors d'une conférence de presse commune donnée aujourd’hui 14 juin, Gaëlle Martinez (Solidaires), citée par l’AFP, a précisé que des préavis de grève avaient été déposés dans les trois versants de la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière) qui emploient 5,5 millions de personnes, et que plus de 80 rassemblements étaient prévus sur tout le territoire. A Paris, les agents sont appelés à se rassembler devant Bercy entre 12h et 14h. 

«Il y a urgence à faire entendre nos revendications en particulier sur le pouvoir d'achat alors que les agents ont été en première ligne, dans des conditions difficiles, durant toute la crise sanitaire», a ajouté la déléguée syndicale, rappelant que le point d'indice (qui sert à calculer la rémunération) restait gelé, la ministre de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, «restant opposée à toute mesure d'augmentation générale».

Un rendez-vous sur la question des salaires, réclamé à plusieurs reprises par l'ensemble des neuf syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, FA-FP, Solidaires, CFE-CGC, CFTC) a été fixé au 6 juillet mais il «pose problème», selon Jean-Marc Canon (CGT). «C'est un rendez-vous tardif et les arbitrages sont déjà menés en interne», a-t-il noté.

Benoît Teste de la FSU, a ajouté que la mobilisation du 15 juin devait malgré tout «peser» sur les discussions à venir et, se référant aux observations de l'Insee, que ceux qui souffraient le plus étaient les bas salaires avec un «gel du point d'indice délétère [qui] cristallise la colère». «Si demain on continue, on va perdre des agents, un service public a un coût, le service a été rendu mais sans aucune considération pour ceux qui l'ont rendu», a ajouté Fabien Golfier (FA-FP).

Exception faite de l'année 2016 où il a été revalorisé de 1,2%, le point d'indice est gelé depuis 2010. Le gouvernement a reconduit en 2020 le PPCR, un dispositif de revalorisation de la grille indiciaire mis en place sous le gouvernement précédent dont l'effet est fortement réduit en raison du gel de la valeur du point, ainsi que des mesures catégorielles qui ne bénéficient pas à bon nombre d'agents et pénalisent les femmes de surcroît, selon les syndicats.