Face à la presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a appelé ce 21 octobre Bruxelles à lever ses sanctions prises contre des responsables chinois accusés de participer à la répression des musulmans ouïghours au Xinjiang (nord-ouest). Sanctions suivies de représailles chinoises à l'encontre d'eurodéputés.
«Les sanctions et la confrontation ne résoudront rien», a déclaré le porte-parle. «Celui qui est à l'origine du problème doit le résoudre», a-t-il déclaré. Evoquant l’accord UE-Chine sur les investissements conclu fin décembre, il l’a jugé «équilibré et mutuellement bénéfique».
Le Parlement tiendra compte de la situation des droits de l'Homme en Chine, y compris à Hong Kong, lorsqu'il sera invité à approuver cet accord
La veille, par une résolution votée à une très large majorité (599 voix pour, 30 contre et 58 abstentions), le Parlement européen avait subordonné son examen de cet accord, en vue de sa ratification, à la levée des sanctions chinoises. Il a en outre averti que l'état des libertés en Chine jouerait un rôle lors de l'examen éventuel de l'accord, évoquant aussi la situation dans l’ancienne colonie britannique de Hong Kong devenue territoire autonome chinois.
La situation des Ouïghours au Xinjiang au centre des préoccupations européennes
«Le Parlement tiendra compte de la situation des droits de l'Homme en Chine, y compris à Hong Kong, lorsqu'il sera invité à approuver cet accord», selon le texte de la résolution. La Commission européenne, qui est chargée de la politique commerciale des 27 Etats membres de l'UE, a conclu fin 2020 un accord avec Pékin sur les investissements, après près de sept ans de négociations. L'Allemagne, dont les industries convoitent le marché chinois, était l'un des plus ardents promoteurs de ce texte.
Or l'UE a imposé en mars des sanctions à la Chine à propos de la situation au Xinjiang où, selon des ONG américaines, plus d'un million de musulmans ont été enfermés dans des centres de rééducation politique, ce que Pékin dément fermement. Pékin a répliqué en adoptant des sanctions contre divers parlementaires européens, des universitaires et le centre de réflexion allemand Merics. Dans ce contexte, le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, a déclaré début mai à l'AFP que les «efforts» de ses services pour faire ratifier l'accord avaient été «suspendus».