Economie

Commerce international : l’UE et les Etats-Unis veulent tourner la page des années Trump

Dès le mois de décembre, l’exécutif européen a pris contact avec la nouvelle administration des Etats-Unis pour relancer la coopération entre les deux blocs mise à mal sous Donald Trump. Les retrouvailles pourraient se faire sur le dos de la Chine.

Le département du Trésor des Etats-Unis a fait savoir ce 17 février que sa secrétaire, Janet Yellen, avait souligné l'importance, pour les Etats-Unis, de la coopération avec l'Union européenne (UE), lors d'une conversation téléphonique, le 16 février, avec le vice-président de la Commission chargé de l'économie, Valdis Dombrovskis. Le même jour, elle a eu un autre entretien téléphonique avec la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, lors duquel ont été abordés les moyens d'approfondir la coopération transatlantique sur les questions économiques et financières.

Le département du Trésor a ajouté que, lors de sa discussion avec l'exécutif de l'UE, Janet Yellen avait dressé la liste des principaux défis à relever pour lesquels elle comptait sur une collaboration étroite avec Bruxelles : «Mettre fin à la pandémie, soutenir une forte reprise économique mondiale, lutter contre les inégalités de revenus et s'attaquer avec force à la menace du changement climatique.»

Elle s’est en outre engagé à reprendre les discussions sur la fiscalité internationale pour parvenir prochainement à un accord international et à rechercher des solutions aux principaux problèmes commerciaux bilatéraux, comme les droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés sous l’administration Trump.

En juin, les Etats-Unis s’étaient retirés des pourparlers menés par près de 140 pays sous le patronage de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), rendant improbable la finalisation d’un accord sur une taxation du numérique prévu d’ici l’été 2021 et la prochaine réunion du G20.

Des contacts intenses depuis décembre

L'administration Biden semble chercher à resserrer les liens entre les Etats-Unis et l’UE pour contrer ce que la nouvelle secrétaire au Trésor qualifie de «pratiques abusives, injustes et illégales» de la Chine. Dès le mois de décembre, Bruxelles avait envoyé aux équipes du président élu Joe Biden une liste de 12 souhaits dans les domaines de la santé, de la reprise économique mondiale, de l’environnement et du commerce pour refonder un «partenariat transatlantique».

Depuis début février, les contacts se sont intensifiés entre les appareils exécutifs des Etats-Unis et de l’UE ou de certains de ses Etats membres sur les questions commerciales à l’échelle mondiale et pourraient bien se faire contre la Chine.

Ainsi, le 15 février, l’Allemand Peter Beyer, coordinateur de la relation transatlantique du gouvernement Merkel a détaillé les attentes de Berlin au cours d’une interview réalisée par l’agence Reuters : un accord commercial supprimant les droits de douane pour les produits industriels, une réforme de l’OMC dans le but d’augmenter la pression sur la Chine, et un système d’échanges communs de quotas d’émissions carbone.

En attendant un mini-sommet virtuel du G7 

Lors de cette interview, il a déclaré : «Après les années difficiles sous Donald Trump, l'Allemagne et l'Europe ont maintenant une chance historique de donner un nouveau souffle au partenariat transatlantique et d'améliorer les relations avec les Etats-Unis.»

En fin de semaine, le président des Etats-Unis Joe Biden doit participer à une première réunion virtuelle avec les dirigeants du G7 qui devrait être dominée par les questions liées à lutte contre la pandémie de coronavirus, la coopération économique mondiale et les relations avec la Chine.  

Ivan Lapchine