Economie

«Scénario à la grecque» : la déclaration du chef du FMI en Europe sur la dette française fait réagir

Alors que le patron du bureau européen du FMI avait expliqué que la France devrait mettre en place un plan «d’assainissement budgétaire» en raison de sa dette élevée, plusieurs personnalités lui ont répondu. Et sa proposition passe mal.

«La dette en France est élevée et nous pensons que le moment est venu d'élaborer et d'approuver un plan d'assainissement budgétaire crédible à moyen terme» : c'est ce qu'avait déclaré le directeur du bureau européen du Fonds monétaire international (FMI), Jeffrey Franks, cité par Reuters le 19 janvier 2021. Une proposition qui est – semble-t-il – mal passée auprès de certaines personnalités dans l'Hexagone, qui n'ont pas manqué de lui répondre le 25 janvier.

«Comme je ne vois pas Macron s’y opposer (au contraire). Préparez-vous à un scénario à la grecque. Deux ans après, quand l’économie sera en lambeaux, on aura droit à un article du chef économiste du FMI dans l’American Economic Review pour nous dire : "Bah mince, on a fait une erreur de diagnostic, on a sous-estimé le multiplicateur budgétaire." Histoire vraie pour la Grèce», a fait valoir sur Twitter l'économiste Thomas Porcher.

«Les conséquences de ces erreurs pour la population grecque (et dans les 10 prochaines années pour la France si personne ne s’y oppose) : chômage : +190%, revenu par ménage : -30%, suicide : +44%, mortalité infantile : +42%, dette: + 36%. Ce serait la pire des choses...», a-t-il ajouté.

De son côté, l'éditorialiste Alexis Poulin s'est également montré critique à l'encontre de la proposition de Jeffrey Franks. «Macron a créé la dette Covid et mis l'économie volontairement en faillite. Maintenant le FMI veut imposer les réformes structurelles nécessaires pour nous faire vivre l'enfer grec et accélérer la mise à mort de l'Etat social. Si les Français acceptent, ils sont perdus», a-t-il fustigé, toujours sur la plateforme de microblogging.

Dans son rapport annuel sur l'économie française, le FMI a prévu un rebond de la croissance de 5,5% après une contraction de 9% en 2020, principalement en raison de la pandémie de coronavirus. Le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances 2021 et rendu public le 2 octobre dernier prévoit quant à lui un taux d'endettement qui s'élèvera à 117,5% du PIB, soit 19,4 point de plus qu'en 2019.