Economie

République tchèque : une monnaie locale pour aider les entreprises touchées par le Covid-19 ?

Une ville tchèque va bientôt lancer une monnaie destinée a aider les entreprises locales touchées par la crise économique liée à la pandémie de Covid-19.

La ville tchèque de Kijov (sud-est) s'apprête à lancer prochainement sa propre monnaie, le corrent, dans le cadre d'un projet destiné à aider les entreprises locales touchées par les fermetures liées à la crise sanitaire. 

Grâce à ce programme – dont le nom est une fusion des mots coronavirus et currency (monnaie en anglais) – les habitants de cette ville tchèque se verront distribuer de l'argent à dépenser dans les commerces locaux, les restaurants ou les cinémas afin d'aider le commerce local. 

«Le projet vient de la nécessité d'aider une économie à court de liquidités», explique l'économiste Pepe Rafaj, qui l'a conçu lors de sa quarantaine, en mars dernier. 

Lors du projet pilote, 2 000 volontaires vont ainsi recevoir chacun 400 corrents, l'équivalent de 400 couronnes tchèques (15 euros) à dépenser dans les points de vente partenaires de l'opération. Pour chaque achat, les clients payeront la moitié de la somme en corrents et l'autre en couronnes. 

«Chaque citoyen aura son portefeuille électronique. Le commerçant utilisera un site internet pour y inscrire le code du citoyen et déduire la somme en corrents», détaille l'économiste à l'AFP. 

L'intention est d'amener les gens à dépenser de l'argent et augmenter les revenus des commerçants locaux, et donc les revenus fiscaux pour l'État. Les commerces internationaux ne sont pas concernés par le programme. 

Une initiative locale 

Un donateur privé a contribué à l'essai en déboursant 800 000 couronnes mais, selon Pepe Rafaj, à l'avenir, le projet pourrait aussi être financé par l'État ou des fonds européens. 

L'adjoint au maire de Kyjov, Daniel Cmelik, a salué le projet qui, a-t-il déclaré à l'AFP, «cible les entreprises locales, et soutient également les entrepreneurs et les résidents locaux». 

L'économiste estime que le lancement du projet prévu pour le 11 janvier devra cependant être reporté car la plupart des magasins, les restaurants et les salles de cinéma ont été fermés, pour la troisième fois depuis le début de l'épidémie.  «Nous avons dû abandonner le 11 janvier. Mais nous sommes prêts à démarrer dans les deux jours après la réouverture», a-t-il déclaré.