Economie

Air France-KLM : pour les Pays-Bas, la survie de l’alliance n’est pas acquise

Le ministre néerlandais des Finances a laissé entendre que l’alliance formée entre Air France et KLM pourrait ne pas survivre à la crise provoquée par l’épidémie mondiale de Covid-19. Son homologue français a réaffirmé son soutien à Air France.

 «Ce n'est pas automatique», a déclaré le ministre néerlandais des Finances dans une interview à la télévision publique NPO à propos de la survie de l’alliance Air France-KLM. Woepke Hoekstra en a profité pour souligner l'importance de réduire les coûts du groupe. La France et les Pays-Bas détiennent chacun 14% du groupe franco-néerlandais que la compagnie aérienne Air France forme avec KLM.

Paris a accordé au printemps sept milliards d'euros d'aide à Air France sous forme de prêts, les Pays-Bas ayant fait de même pour KLM à hauteur de 3,4 milliards d'euros.

L'aide accordée à KLM par les Pays-Bas doit notamment s'accompagner d'un «plan de restructuration global» ainsi que d'engagements concernant le «rétablissement des performances et de la compétitivité» de la compagnie.

Le ministre Wopke Hoekstra a précisé le 13 septembre qu'il avait insisté dans les discussions avec l'entreprise sur l'importance de «changer de cap». Selon l'agence de presse néerlandaise ANP, KLM doit élaborer un plan de restructuration le 1er octobre.

Interrogé le lendemain sur France 2 à propos des déclarations de son homologue néerlandais, Bruno Le Maire a répondu : « Nous ferons ce qui est nécessaire pour garantir la survie d'Air France.»

Le groupe Air France-KLM a accusé une perte de 2,6 milliards d'euros au deuxième trimestre due à l'effondrement du trafic aérien provoqué par l'épidémie due au coronavirus, après une perte de 1,8 milliard sur les trois premiers mois de l'année.

Le groupe Air France a annoncé la suppression de 7 580 emplois d'ici fin 2022 (dont un millier chez sa filiale Hop !) et KLM jusqu'à 5 000.

L’alliance Air-France-KLM est née en 2004 à une époque où la compagnie aérienne néerlandaise connaissait de sérieuses difficultés financières et a donné naissance au premier groupe de transport aérien composé d’une société holding et de deux compagnies conservant chacune sa marque.

Actuellement le cours de l’action qui avait atteint un pic à près de 38 euros en juin 2007 a chuté à 3,66 euros, proche de son plus bas niveau de 3,40 euros en juin 2012.