En Allemagne, le plus grand syndicat d'Europe en terme d'effectifs, IG Metall, propose l'ouverture de négociations afin de passer à la semaine de travail de quatre jours, comme le rapporte Reuters ce 15 août. Le but ? Limiter les suppressions d'emplois, dans un contexte de récession économique, due notamment à l'épidémie de coronavirus.
«La semaine de quatre jours [...] pourrait permettre de préserver des emplois industriels au lieu de les supprimer», a déclaré le dirigeant de la centrale syndicale, Jörg Hofmann, au journal Süddeutsche Zeitung. «La transformation [de l'industrie automobile] ne doit pas conduire aux licenciements, mais doit aboutir à un bon emploi pour tous», a-t-il ajouté faisant allusion aux évolutions technologiques et industrielles du secteur, pilier de l'économie allemande.
Selon l'agence de presse, cette proposition d'IG Metall (qui représente 2,3 millions de salariés des secteurs de la métallurgie, du textile, du bois et du plastique) pourrait servir de base à de futures négociations avec les organisations patronales.
En France, la CGT avance également cette proposition parmi d'autres options visant à réduire le temps de travail afin, selon le syndicat, de combattre le chômage.
L'emploi menacé par la crise
Un responsable d'IG Metall cité par Reuters a estimé le mois dernier à 300 000 le nombre d'emplois menacés dans l'industrie métallurgique et électrique allemande en raison de la conjoncture économique. En outre, le syndicat allemand demande au gouvernement d'étendre les mesures de chômage partiel à 24 mois contre 21 aujourd'hui pour amortir les effets de la crise.
En 2018, le syndicat avait lancé un large mouvement de grève qui avait abouti à un passage, sous certaines conditions, à la semaine de 28 heures dans le secteur de la métallurgie.