Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour tromperie aggravée contre Volkswagen, ont annoncé ce jeudi plusieurs sources judiciaires à l'AFP. Cette enquête a été ouverte après un signalement d'un élu de la région Ile-de-France, reçu jeudi par le parquet, et sur la foi des informations parues et des déclarations publiques sur cette affaire qui ébranle le géant allemand de l'automobile.
Cette enquête fait suite à l'ouverture d'une information judiciaire en Allemagne, mais aussi aux Etats-Unis où l'amende contre le constructeur pourrait se monter à 18 milliards de dollars. L'enquête du parquet de Paris concerne, elle, les voitures vendues en France.
Le groupe automobile allemand est en effet dans la tourmente depuis la révélation de l'existence en son sein d'un système de fraude aux tests antipollution, qui aurait été utilisé massivement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe sur des moteurs diesel. Des chercheurs américains ont en effet mis à jour un système frauduleux mis en place par la marque allemande pour fausser les contrôles antipollution.
Près d'un million de véhicules diesel vendus ces dernières années en France, de marques Volkswagen, Audi, Skoda et Seat ont été équipés du logiciel permettant de tromper les contrôles antipollution, selon la filiale française de Volkswagen.
Au total, se sont 11 millions de véhicules qui auraient été ainsi truqués. Sur ce chiffre, 9 millions de voitures Volkswagen, et deux millions d'Audi sont concernées.
Ségolène Royal avait déjà dénoncé, il y a quelques jours «une forme de vol du contribuable et de l'Etat» de la part de Volkswagen puisque les véhicules réputés propres bénéficient de primes et de bonus. La ministre a aussi annoncé que des tests aléatoires auraient lieu prochainement.