Economie

Scandale des émissions de gaz polluants : et si la voiture écolo n'était finalement qu'un mythe ?

Alors que l'industrie automobile a déjà pris un grand coup avec les révélations sur les moteurs diesel truqués de Volkswagen, des tests effectués par une organisation automobile montre que d'autres constructeurs sont impliqués.

Après le scandale du logiciel truqueur de Volkswagen, la deuxième plus grande organisation automobile indépendante au monde, ADAC, vient de révéler que des niveaux de pollutions massifs sont émis par les véhicules diesel construits par un large éventail de constructeurs automobiles et pas seulement VW.

Tous des pollueurs cachés ?

En effet, les résultats révèlent que le scandale des émissions de polluants englobe de nombreux autres fabricants, y compris des géants comme Mercedes, BMW, Mazda, Fiat, Ford ou encore Peugeot. 

Ainsi par exemple, selon l'organisation automobile allemande ADAC, la Volvo S60, l'Espace énergie de Renault et le Jeep Renegade dépassent les normes juridiques européennes pour l'oxyde d'azote (NOx) de plus de 10 fois.

En fait, il n'y a pour l'instant aucune confirmation que les fabricants ont délibérément truqué leurs régimes d'essai. Par contre, les révélations d'ADAC mettent en évidence un autre point clé : l'inadéquation du régime d'essais général en vigueur en Union européenne.

Car si les résultats sont en effet inquiétants en matière de santé et d'environnement, de nombreux fabricants automobiles, y compris Nissan, Hyundai et Renault, ont affirmé avoir pleinement respecté les règles. 

Les normes européennes trop laxistes ?

Le problème viendrait en fait directement des tests sur les normes actuelles d'émissions de poluants en vigueur en UE - appelé «nouveau cycle de conduite européen (NEDC)» - qui seraient beaucoup trop laxistes.

Car si tous les fabricants de voitures diesel ont réussi à répondre aux exigences de l'UE, il apparaît largement que, dans la réalité, les émissions de NOx des voitures particulières diesel sont bien plus élevés que la limite autorisée.

L'ADAC explique avoir effectué ses tests en s'appuyant sur des critères de l'ONU, plus stricts, car les tests NEDC «ne sont pas réalistes» et ne fournissent pas aux conducteurs des informations suffisantes sur les émissions ou les taux de consommation de carburant. Sauf que ces critères de l'ONU ne devraient pas entrer en vigueur avant... 2017.

De fait, les critiques disent que les firmes automobiles ont fait pression pour retarder la mise en œuvre de ces critères en raison du coût que représentent des contrôles environnementaux plus stricts. 

Ainsi, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont mené une campagne de lobbying pour conserver des failles dans les tests d’émissions des voitures destinées au marché européen, ce qui provoquerait des émissions de dioxyde de carbone supérieures de 14% en comparaison aux taux déclarés.