A partir du 1er janvier 2021, le taux d'imposition des personnes physiques dont le revenu dépasse cinq millions de roubles par an (environ 65 000 euros) passera de 13% à 15%. Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, l’a annoncé ce 23 juin dans une allocution télévisée, la deuxième depuis le début du confinement en Russie le 25 mars.
Cette annonce a été introduite dans un discours général sur la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 qui a, selon les dernières données compilées par l’université américaine Johns Hopkins, causé la mort de 8 350 personnes sur une population d’environ 147 millions d’habitants (29 650 en France pour 67 millions d'habitants).
Le président a justifié cette mesure par l’accroissement des besoins de financement du système de santé. Ce surcroît de recettes fiscales, qui devrait s'élever à 60 milliards de roubles (environ 770 millions d'euros), serait sanctuarisé et strictement réservé aux besoins du système de santé et notamment utilisé pour soigner les enfants atteints de maladies rares.
Il a aussi expliqué qu’en son temps (en 2001), l'introduction de ce taux d'imposition unique à 13% avait permis d'augmenter considérablement la collecte des impôts. Pendant la première décennie d’existence de la Russie post-soviétique, l’économie informelle ou «grise» était encore très répandue.
«Le fait que les citoyens ayant des niveaux de revenu différents paient l'impôt de la même manière, à un taux unique de 13%, semble même injuste à première vue», a souligné Vladimir Poutine.
Mais selon le président, la situation a beaucoup changé et avec le développement technologique de l’administration fiscale, il est devenu beaucoup plus difficile d’échapper à l’impôt. La part des revenus ou salaires imposée au nouveau taux de 15 % sera, comme dans la plupart des pays qui pratiquent un impôt progressif, par exemple la France, celle qui dépasse la limite de la tranche d’imposition.
En Russie, cet impôt est le plus souvent prélevé à la source et mensuellement chez les personnes ayant une activité salariée. Ce prélèvement direct obligatoire et unique assure à lui seul la contribution au fonctionnement de l’Etat, mais aussi aux fonds gérant l’équivalent des caisses de retraite.