«Pour soutenir une reprise durable qui rétablisse et renforce la croissance dans l’UE, l’Allemagne et la France soutiennent la création d’un Fonds de relance ambitieux, temporaire et ciblé, dans le cadre du prochain cadre financier pluriannuel [budget de l’UE sur plusieurs années]», peut-on lire dans une déclaration commune franco-allemande dont le texte a été mis en ligne ce lundi 18 mai sur le site de l’Elysée.
Ce fonds de relance serait doté de 500 milliards d’euros et destiné à soutenir les «secteurs et régions les plus touchés». La Commission européenne le financerait en empruntant sur les marchés «au nom de l'UE». Une première puisqu’il s’agirait d’une dette mutualisée dont le principe a été refusé jusqu’ici par de nombreux pays d’Europe du Nord, dont l’Allemagne mais aussi les Pays-Bas.
Il ne s’agit pas exactement des fameux «coronabonds», réclamés par plusieurs pays dont la France, mais ce plan, s'il est retenu par les 27 pays de l'Union européenne, s’en rapprocherait beaucoup. «Ce ne seront pas des prêts mais des dotations», a précisé Emmanuel Macron.
Outre ce fonds de relance, l’initiative franco-allemande propose cinq orientations pour renforcer la «souveraineté sanitaire stratégique» de l’UE : augmenter les capacités de recherche et développement dans le domaine des vaccins et des traitements ; mettre en place des «stocks stratégiques communs de produits pharmaceutiques et médicaux» ; coordonner les politiques européennes en matière de marchés publics communs pour les vaccins et traitements futurs ; mettre en place une task force de l’UE chargée de la santé et enfin définir des normes européennes communes en matière d’interopérabilité des données sanitaires.
En France, la Bourse a réagi avec optimisme à cette déclaration commune et l'indice composite des 40 premières valeurs boursières, le CAC 40 a clôturé en hausse de plus de 5%.
Ivan Lapchine