Economie

Difficultés chez Conforama : les syndicats demandent à l’Etat d’intervenir auprès de BNP Paribas

Les syndicats reprochent à BNP Paribas son absence à une réunion pour monter un dossier de prêt garanti par l’Etat en faveur de de Conforama et éviter sa faillite. Mais la franchise de magasins de meubles était en difficulté bien avant l’épidémie.

Le syndicat CFE-CGC des cadres de Conforama a accusé lundi la BNP-Paribas d'«attitude irresponsable» et demandé l'intervention «rapide» de l'Etat afin de «ramener cette banque à la raison» pour éviter la faillite de l'enseigne d'ameublement.

«La CFE-CGC demande à l'Etat, par l'intermédiaire des ministères des Finances et du Travail, de faire respecter les vœux du président de la République, car sans une intervention réelle et rapide pour nous aider à ramener cette banque à la raison [et] permettre à notre entreprise Conforama de sortir de ce sombre tunnel, il n'est question que de jours de survie…», alerte le syndicat dans un communiqué.

Il rappelle les propos d'Emmanuel Macron à la veille du confinement en raison de la crise sanitaire, qui avait affirmé que «quoi qu'il en coûte», aucune entreprise ne serait «livrée à la faillite».

A l'instar des syndicats CGT et FO, la CFE-CGC de Conforama accuse la BNP-Paribas de l'empêcher, par son «désengagement», d'accéder à un prêt garanti par l'Etat (PGE) qui seul pourrait l'aider à éviter la faillite, selon eux.

La franchise, qui compte 9 000 salariés en France (et dont dépendent environ 20 000 emplois chez ses fournisseurs et fabricants), a fait appel à l'Etat à travers le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) pour obtenir ce PGE, mis en place pour les entreprises ayant souffert de la crise sanitaire.

Une réunion était prévue le 15 mai avec les dirigeants de Conforama, le Ciri, les assureurs et les banques pour finaliser l'octroi du prêt PGE, mais la CFE-CGC dit avoir été choquée d'apprendre que BNP Paribas avait «boycotté cette réunion sans fournir aucune autre explication».

«Il s'agit là d'une attitude irresponsable et irrespectueuse non seulement envers tous les acteurs présents, mais également une attitude agressive envers les 9 000 salariés de Conforama France et leurs proches», ajoute le syndicat, qui ajoute que la banque a «bénéficié d'un prêt d'Etat de 5 milliards [en 2008] sans lequel elle ne serait probablement plus là aujourd'hui».

La fédération CGT du commerce et des services a rappelé dimanche que Conforma, «affaibli depuis 2017 à cause des difficultés financières de sa maison mère, le Sud-Africain Steinhoff», avait mis en œuvre un plan de sauvegarde de l'emploi homologué le 27 février dernier, lequel «ne pourra être financé si le prêt n'est pas accordé» selon le syndicat.

Ce plan prévoyait déjà la fermeture de 32 magasins et la suppression de 1 900 postes. Contactée par RT France, la banque française n’était pas immédiatement en mesure de commenter les accusations des syndicats. Mais selon notre confrère Le Parisien, BNP Paribas s’est dite prête «si un nouveau projet industriel et commercial, de long terme et mobilisant les actionnaires actuels ou de nouveaux actionnaires, devait se dessiner » à l’examiner rappelant que la société est «en restructuration depuis plusieurs années».