Economie

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni entament leurs négociations pour un accord de libre-échange

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis débutent leurs négociations en vue d'un accord de libre-échange «ambitieux». Pendant ce temps, celles concernant le post-brexit avec l’UE patinent.

La ministre britannique chargée du Commerce international, Liz Truss, et le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, commencent, le 5 mai par vidéoconférence, un premier cycle de négociations pour parvenir à un accord de libre-échange entre les deux pays. 

Ce premier cycle devrait durer environ deux semaines, chaque équipe disposant d'une centaine de négociateurs répartis en une trentaine de commissions.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, fervent partisan du Brexit, a de longue date vanté les possibilités commerciales qu'ouvre selon lui la sortie de l'Union européenne, en particulier avec son allié américain.

Mais l'opposition craint qu'un nouvel accord de libre-échange avec les Etats-Unis se fasse au détriment des normes en matière d'environnement et d'alimentation, avec l'arrivée de poulets au chlore ou de bœuf aux hormones américains dans les étals britanniques.

Des inquiétudes ont également surgi quant à la possible privatisation de parties du service public de santé britannique, le NHS (National health service), malgré les démentis répétés du gouvernement.

«Nous voulons conclure un accord ambitieux qui ouvre de nouvelles opportunités pour nos entreprises, génère plus d'investissements et crée de meilleurs emplois pour les gens partout tout le pays», a déclaré Liz Truss dans un communiqué.

Pour 15 milliards de plus

Les échanges commerciaux entre les deux pays représentaient 220,9 milliards de livres (253 milliards d'euros) l'an dernier. Les exportations vers les Etats-Unis comptaient pour près de 20% des exportations britanniques, selon un rapport du gouvernement. L'objectif est d'augmenter les échanges entre les deux pays de 15,3 milliards de livres à long terme, par rapport à 2018.

Cette première session de négociations sera suivie d'autres toutes les six semaines environ, pour l'instant menées à distance en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.

Les pourparlers seront dirigés par Oliver Griffiths, directeur des négociations avec les Etats-Unis au ministère britannique du Commerce international, et par Daniel Mullaney, représentant adjoint au Commerce américain pour l'Europe et le Moyen-Orient. Au programme des discussions, figurent le commerce des biens et services, le commerce numérique, l'investissement et le soutien aux PME.

Parallèlement, le Royaume-Uni, qui a quitté officiellement l'Union européenne le 31 janvier après 47 ans d'un mariage houleux, est censé conclure un accord de libre-échange avec l'UE avant la fin de l'année, quand s'achèvera la période de transition durant laquelle les règles européennes continuent de s'appliquer.

Mais les discussions patinent pour le moment et le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney s'est alarmé du manque de progrès.

«Le Royaume-Uni semble vouloir simplement choisir les domaines sur lesquels il veut conclure rapidement et se concentrer uniquement là-dessus. L'UE a été claire sur le fait que ce n'est pas une approche avec laquelle elle peut travailler», a déclaré Simon Coveney à la chaîne publique irlandaise RTE. «Le temps presse et il y a énormément à faire », s’est-il inquiété. La prochaine session de négociations entre Londres et l'UE est prévue le 11 mai.