Le ministère du Travail a annoncé ce 27 avril dans un communiqué vouloir engager «une réflexion avec les partenaires sociaux» pour «adapter rapidement» les règles d'assurance chômage à la «situation exceptionnelle» créée par le coronavirus.
Le nombre de chômeurs (de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, très précisément) a enregistré une hausse historique sur le mois en mars (+246 100, soit +7,1%) pour s'établir à 3,732 millions, selon les chiffres dévoilés ce 27 avril par Pôle emploi.
Les syndicats réclamaient unanimement – dès avant la crise sanitaire et encore plus depuis – que le gouvernement abandonne entièrement sa réforme de l'assurance chômage. Au début de la crise, l'exécutif a suspendu jusqu'en septembre le second volet de la réforme de l'assurance chômage qui durcit le calcul de l'allocation pour les travailleurs précaires, alternant contrats courts et périodes de chômage, et qui devait entrer en vigueur au 1er avril.
Interrogé sur les contours de la réflexion à venir, le ministère n'a pas souhaité apporter de précisions. «On verra ce qu'ils vont dire, s'ils abrogent ou pas le décret» de l'ensemble de la réforme, a réagi Michel Beaugas (FO), négociateur assurance chômage, interrogé par l'AFP. Le ministère fait valoir que «le chômage augmente parce que les entreprises, dans le contexte actuel, n’embauchent plus, mais pas parce qu'elles licencient massivement».
Le gouvernement a également suspendu la mesure sur la dégressivité des allocations au bout de six mois pour les demandeurs d'emploi ayant eu de hauts salaires, qui pouvait en théorie commencer à s'appliquer au 1er mai. Le 27 avril, il a précisé que «la prolongation des droits pour les personnes en fin de droits sera[it] également effective pour le mois de mai», notamment pour les intermittents du spectacle.
En revanche, la règle entrée en vigueur au 1er novembre qui durcit les conditions d'accès au chômage (avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois au lieu de quatre mois sur les 28 derniers mois) est toujours en vigueur.