«Le problème est que l’austérité est utilisée en tant que camouflage pour conduire une lutte des classes», a estimé Yanis Varoufakis lors de l’émission de la BBC «Question Time».
L’ancien patron grec des finances estime que la politique d’austérité menée en Grande-Bretagne par George Osborne depuis sa nomination en 2010, en parallèle avec des réductions des impôts pour les riches, contribue en fait à la redistribution des richesses depuis les plus pauvres vers les plus riches.
«Parler de coupes toujours plus importantes dans les dépenses et prestations sociales alors qu’au même moment on réduit certains impôts comme les droits de succession, c’est la guerre des classes», a martelé l’économiste, qui s’est proclamé auparavant «marxiste erratique».
Quant au véritable serrage de ceinture, George Osborne «en a parlé, mais ne l’a pas vraiment fait», croit Varoufakis, qui a estimé à la BBC que «la Grèce a connu vingt fois plus d’austérité que le Royaume-Uni».
L’ancien ministre a par contre salué les projets économiques anti-austérité du nouveau leader du parti travailliste Jeremy Corbyn, rival des conservateurs au pouvoir, qui comprennent la renationalisation des biens publics et l’assouplissement quantitatif.
Il a comparé pour conclure la transformation des Tories dirigés par Corbyn, à l’influence révolutionnaire de Margaret Thatcher sur les conservateurs dans les années 80.
«Elle a revitalisé la politique de droite. Il serait merveilleux si Jeremy pouvait le faire pour la gauche et en faire un exemple pour nous, les outsiders», a conclu Yanis Varoufakis.