Dans une lettre adressée ce mercredi 25 mars au président du Conseil européen Charles Michel, neuf dirigeants européens dont le président de la République française Emmanuel Macron et le président du Conseil italien Giuseppe Conte appellent à créer des coronabonds, c’est-à-dire des obligations émises au nom de l’ensemble de la zone euro.
«Nous devons travailler à un instrument de dette commun émis par une institution européenne pour lever des fonds sur le marché [...] au profit de tous les Etats membres [...] pour faire face aux dommages causés par le coronavirus», écrivent ces dirigeants, selon l'AFP qui a pu consulter ce courrier.
Cette lettre, adressée au président du Conseil européen, à la veille du Sommet européen par vidéoconférence dédié essentiellement à la lutte contre le coronavirus, est également signée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Espagne, de la Grèce, de l'Irlande, de la Belgique, du Luxembourg, de la Slovénie et du Portugal.
Quatre «officiels» cités par l’agence Reuters affirment en outre que la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, a elle aussi demandé aux ministres des Finances de la zone euro d’envisager l’émission exceptionnelle de «coronabonds» pour lutter contre les conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19.
Cette proposition aurait été formulée lors de la réunion mensuelle de l'Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro qui s'est tenue par visio-conférence le mardi 24 mars.
«Elle a dit que nous devrions y penser sérieusement, en plus du recours aux instruments du Mécanisme européen de stabilité», a ajouté une des sources citées par Reuters.
Opposition persistante de l'Allemagne et des Pays-Bas
Une autre source citée par Reuters a confirmé que cette idée avait été soulevée par la présidente de la BCE, mais qu’elle avait rencontrée l’opposition de l’Allemagne, des Pays-Bas et d’autres pays d’Europe du Nord opposés de longue date à toute émission de dette mutualisée.
Christine Lagarde aurait souligné que cette émission devait être exceptionnelle. Une autre source citée par Reuters a ajouté : «Il y a eu une opposition des coins habituels, mais aussi beaucoup de soutien même au-delà du Club Med [Etats membres du sud de l’Europe].»
En revanche, aucun détail n’aurait été donné par la présidente de la BCE sur le montant de cette émission ni sa procédure.