Economie

Retrait de cash : +56% de facturation entre banques, mais ça «ne devrait pas» toucher les clients

Le groupement CB vient d’augmenter fortement les facturations entre banques pour les retraits d’espèces. Il affirme que ça ne concernera pas les clients, mais les observations passées de l’Autorité de la concurrence permettent d'en douter.

Confirmant une information du quotidien Les Echos, une source bancaire a précisé à l’AFP que la commission interbancaire de retrait (CIR) s'élevait désormais à 0,89 euro contre 0,57 euro précédemment.

L'augmentation a été décidée par le GIE Cartes Bancaires (Groupement CB), gestionnaire du système de paiement par carte en France, identifiable à son logo CB, et dont les membres principaux sont les banques françaises.

Toutefois la commission, versée à chaque retrait par la banque du porteur de carte à la banque gestionnaire du distributeur de billets, «ne s'adresse pas aux consommateurs», assure l'organisme dans un communiqué. «Il ne devrait donc pas y avoir de répercussions de cette augmentation», ajoute-t-il.

En se basant sur le nombre de retraits d'espèces réalisés sur le réseau CB en 2018, soit 1,3 milliard de retraits, cette augmentation devrait permettre aux banques de percevoir au moins 415 millions d'euros supplémentaires.

La commission n'avait pas été revue à la hausse depuis juillet 2011, justifie le Groupement CB, alors que le parc de distributeurs automatiques de billets (DAB) «CB en France a été constamment modernisé et que ses coûts ont augmenté».

Une commission «fréquemment répercutée aux porteurs par la majorité des banques»

L'organisme s'était engagé en 2011 à geler son montant pour une durée de quatre ans. Cet engagement avait été négocié avec l'Autorité de la concurrence, qui doutait de la justesse du montant de cette commission alors «fréquemment répercutée aux porteurs par la majorité des banques», soulignait le gendarme de la concurrence dans un communiqué.

L'autorité, qui n'a pas vocation à être consultée par le Groupement CB pour faire évoluer sa tarification, a indiqué à l'AFP ne pas avoir été sollicitée sur le sujet. Elle rappelle toutefois dans un communiqué suivre «attentivement l'évolution des pratiques dans le secteur bancaire» et pouvoir «s'auto-saisir, ou être saisie, en cas d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles».

La commission permet aux réseaux bancaires propriétaires de distributeurs automatiques de billets (DAB) de financer leur entretien, leur approvisionnement régulier en billets ainsi que leur «sécurisation physique» et leur maintenance, a précisé le Groupement CB.

Dans sa lettre d'engagement en 2011, le groupement CB avait souligné que cette commission avait aussi pour fonction «d'assurer la pérennité du service interbancaire de retrait CB en dissuadant les comportement parasitaires de certains membres» qui, par exemple, «n'installent aucun DAB et ne font ainsi bénéficier leurs clients porteurs que des services de retraits interbancaires».