Economie

La pêche «non dissociable» du futur accord commercial Royaume-Uni-UE, selon Michel Barnier

Le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré le 2 janvier qu’un accord sur la pêche serait «non dissociable» de l'accord commercial qui doit désormais être discuté entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.

Les pêcheurs français vont-ils perdre l’accès aux eaux territoriales britanniques qui représentent environ 30% de leur chiffre d’affaires le 1er janvier 2021 ? L’inquiétude est grande et les déclarations récentes du chef négociateur européen pour le Brexit, le français Michel Barnier, ne sont pas rassurantes.

«Il y aura deux conditions qui seront très claires dans cet accord de commerce : nous voulons un accord sur la pêche, qui sera difficile, sur l'accès réciproque des eaux et des marchés pour les pêcheurs britanniques et pour les pêcheurs français et en même temps, dans cet accord de commerce, nous voulons un accord sur les règles du jeu communes», a en effet déclaré Michel Barnier dans un entretien sur la chaîne LCI le dimanche 2 janvier.

«L'accord sur la pêche sera partie intégrante et non dissociable de l'accord de commerce», a-t-il poursuivi, ajoutant qu'«il n'y a pas de surprise, il ne faut pas que les Britanniques fassent semblant de découvrir cette contrainte maintenant».

Or, on n’a pas souvenir qu’un accord commercial global concernant un marché aussi important que celui de l’Union européenne ait été négocié et ratifié en 11 mois seulement, soit le délai restant avant la fin de la période de transition au-delà de laquelle les règles du marché unique cesseront de s’appliquer. Et la Politique commune de la pêche qui concerne 23 des 27 Etats membres en plus du Royaume-Uni en fait partie.

La seconde phase des négociations de l'UE avec Londres portant sur leur relation future, en particulier commerciale, s'ouvre le 3 février avec la présentation par Michel Barnier de ses priorités, après l'entrée en vigueur du Brexit effectif le 31 janvier à minuit.

Une période de transition est prévue jusqu'au 31 décembre 2020 avec une possibilité de prolongation, a priori exclue par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Elle est censée permettre à Londres et à Bruxelles de définir des ajustement quant à leur nouvelle relation.

Bruxelles veut parvenir en 2020 à des compromis sur la pêche, la sécurité intérieure et extérieure et surtout le commerce de biens.

Les pêcheurs de huit Etats membres de l'UE sont fortement dépendants des eaux britanniques. Ces dernières représentent près d'un tiers du chiffre d'affaires des pêcheurs français.

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