Economie

Stéphane Le Foll viendra en Russie pour tenter d’assouplir l’embargo agricole

Le ministre français de l’Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé vendredi sa visite en Russie, en octobre, en relation avec l’embargo russe sur le porc européen, a fait savoir l’agence AFP.

«J'ai été invité par le ministre russe pour participer à un salon en Russie et j'irai donc au mois d'octobre en Russie», a déclaré le ministre français lors d’une intervention au Salon international des productions animales (Space), à Rennes.

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«J'essaierai moi-même de commencer à dialoguer, à discuter et à essayer d'ouvrir des portes sur l'embargo sanitaire», a précisé Stéphane Le Foll, en évoquant notamment une interdiction d’importation du porc européen, décrétée par Moscou en janvier 2014, suite à la découverte de certains cas de fièvre porcine africaine chez des sangliers lithuaniens et polonais.

A l’été 2014 et en réponses aux sanctions occidentales, le Kremlin avait décrété un embargo sur l’importation de produits agricoles venant des Etats-Unis, du Canada, de l’Union européenne, de l’Australie et de la Norvège, accroissant les difficultés des agriculteurs européens même si certains produits ne sont pas touchés. Les «exportation de gras et d'abats de porc vers la Fédération de Russie» fait, par exemple, partie des revendications du syndicat national des industries de la viande (Sniv), formulées cet été à l’intention du gouvernement.

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D’après les évaluations de l’institut autrichien WIFO publiées en juin 2015, l’UE a perdu au moins 100 milliards d’euros à cause de l’embargo russe. Dans le détail, les exportations des agriculteurs allemands vers la Russie ont chuté de près de 50%, soit de 500 à 600 millions d’euros, surtout dans les secteurs de la viande et du lait, qui souffrent en outre déjà de la baisse des prix agricoles. Les agriculteurs italiens ont aussi exprimé leur regrets quant aux pertes économiques – qui se chiffreraient à 1,2 milliard d’euros – découlant des restrictions mises en place par le Kremlin.

La France n’est pas le seul pays à manifester ouvertement son désir d’assouplir l’embargo russe sur ses exportations agricoles. Plus tôt cette année, la Grèce avait proposé à la Russie de l’exclure de la liste des pays visés par l’embargo au vu de sa situation économique très difficile.