Economie

190 millions de sans-emplois dans le monde : le chômage recommence à augmenter

Estimé à 190,5 millions dans le monde, le nombre de chômeurs a cessé de décliner, selon l’Organisation internationale du travail. Elle observe aussi que 61% de la main d’œuvre mondiale est sous-payée et ne dispose presque d’aucune couverture sociale.

Le nombre de chômeurs dans le monde devrait recommencer à augmenter cette année pour atteindre 190,5 millions, mais la sous-utilisation de la main-d’œuvre touche plus du double de personnes, selon un rapport de l'OIT publié lundi.

Dans son rapport annuel sur l'emploi dans le monde, l'Organisation internationale du travail explique qu'après être resté «relativement stable au cours des neuf dernières années», le chômage à l'échelle mondiale devrait de nouveau augmenter en raison du ralentissement de la croissance économique.

Le nombre de chômeurs devrait croître d'environ 2,5 millions en 2020 car à mesure que la main-d’œuvre augmente, les emplois créés ne sont pas suffisamment nombreux pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Le taux de chômage mondial s'est établi à 5,4% (selon les critères de l’OIT) en 2019 et devrait demeurer essentiellement le même au cours des deux prochaines années, ce qui signifie que sa baisse progressive observée entre 2009 et 2018 marque le pas.

Encore deux fois plus élevée que le chômage, la sous-utilisation de la main-d’œuvre a touché plus de 470 millions de personnes dans le monde l'an dernier. Cette notion englobe – outre les chômeurs – les 165 millions de personnes ayant un emploi mais qui souhaiteraient travailler davantage et les 120 millions qui ne sont pas classées comme chômant, mais qui pourraient trouver un emploi dans un avenir proche.

Travailleurs pauvres

«Pour des millions de gens ordinaires, il est de plus en plus difficile de vivre mieux grâce au travail», a souligné le directeur de l'OIT, Guy Ryder, en conférence de presse.

«La persistance et l'ampleur de l'exclusion et des inégalités professionnelles les empêchent de trouver un emploi décent et d'accéder à un avenir meilleur. C'est un constat extrêmement préoccupant qui a des répercussions lourdes et inquiétantes sur la cohésion sociale» au sein de chaque pays, a-t-il relevé.

Le rapport de l’OIT souligne que l'accès à un travail rémunéré n'est pas une garantie de travail décent. Environ 61% de la main d'œuvre mondiale occupe des emplois informels, mal payés et n'offrant que peu ou pas d'accès à la protection sociale et aux droits au travail.

Plus de 630 millions de travailleurs dans le monde – soit une personne sur cinq dans la population active mondiale – vivent d'ailleurs dans une pauvreté extrême ou modérée (définie par des gains inférieurs à 3,20 dollars en parité de pouvoir d'achat par jour). Ce phénomène devrait s’aggraver en 2020 et 2021 dans les pays en développement.

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