Economie

Allemagne: l'arrivée massive des migrants risque de faire grimper le taux de chômage

Selon le président de l'Agence pour l'emploi allemande, les centaines de milliers de demandeurs d'asile débarqués ces derniers mois dans le pays seront dans un premier temps «une charge pour le marché du travail» avant d'être «un enrichissement».

L'Allemagne, première économie européenne, possède un taux de chômage historiquement bas: 6,4%. Mais cela risque de ne pas durer.

En effet, selon le président de l'Agence pour l'emploi allemande, Frank-Jürgen Weise, l'accueil massif de réfugiés dans le pays aura des conséquences sur le marché du travail a t-il affirmé au Fankfurter Allgemeine Zeitung ce jeudi: «L'arrivée de centaines de milliers (de réfugiés) est pour commencer une charge pour le marché du travail».

Si le pays table cette année encore sur une moyenne de 2,8 millions de sans-emploi- l'effet sur les chiffres de l'afflux des réfugiés ne joue qu'à partir du moment où ce statut leur est reconnu, ce qui prend du temps - l'agence pourrait tout de même ajuster à la hausse ses prévisions très prochainement. 

Pour autant Frank-Jürgen Weise se veut optimiste. Dans la même interview, il assure ainsi qu'à terme cette immigration sera «un enrichissement» pour le pays et son économie. Un avis partagé par le président de la Banque centrale allemande, la Bundesbank, Jens Weidmann, qui a estimé mercredi que l'immigration était une chance pour l'Allemagne, qui, face à sa population vieillissante, a besoin de main-d'œuvre supplémentaire. L'Allemagne prévoit de recevoir 800 000 demandeurs d'asile en 2015, autant l'année prochaine.

Mais cet afflux de main-d'oeuvre ne réjouit pas toute la population allemande et provoque au contraire un fort sentiment de colère notamment dans certains Land de l'ex-Allemagne de l'Est. C'est le cas à Riesa, une agglomération située à une centaine de kilomètres de Berlin. Dans cette ville de l'acier, berceau de l'extrême-droite allemande, les manifestations se succèdent, des centaines de personnes défilant pour crier leur indignation et dénoncer ce qu'ils considèrent comme une «infiltration étrangère».

«Les Allemands ont gagné cet argent à la sueur de leur front, que ce soit au bureau ou à l'aciérie ici à Riesa ... et nous avons un lointain gouvernement, anti-populaire, qui se permet de distribuer des cornes d'abondance comme si l'Allemagne devait veiller au bien-être social du monde» a déclaré Juergen Gansel, un membre du parti d'extrême-droite national démocratique local (NPD) à Reuters, lors d'une de ces marches.

Une crise migratoire que ces partis d'extrême-droite, encore maginaux dans le pays, entendent bien capitaliser pour gagner quelques points lors des prochaines élections.