Economie

A 4,6%, le taux de chômage en Russie au plus bas depuis 30 ans

En 2019, le taux de chômage en Russie a atteint son plus bas niveau depuis 30 ans. Un bon résultat au moins autant lié à une réduction de la population active qu’à une bonne santé économique.

«En ce qui concerne le marché du travail, le chômage est en baisse : pour la période janvier-septembre, il a représenté en moyenne 4,6% de la population active. C'est le niveau le plus bas – je tiens à le souligner – dans l'histoire moderne de la Russie», s’est félicité le président russe Vladimir Poutine, le 20 novembre à Moscou, lors de la réunion plénière du 11e forum annuel d’investissement Appel de la Russie organisé par la Banque du commerce extérieur russe, VTB.

En 2000, au début du premier mandat présidentiel de Vladimir Poutine, le taux de chômage se situait encore au-dessus de 10% puis, sur fond de croissance économique largement soutenue par les prix élevés du pétrole, il a baissé jusqu’à 6,3% en 2008, à la veille de la crise financière mondiale.

Bien que la Russie fût peu exposée à la crise des subprimes, le taux de chômage a quand même grimpé à 8,4% l’année suivante, avant de baisser progressivement jusqu’à 5,2% en 2014. Il est remonté légèrement en 2015 à la suite des sanctions occidentales de la fin 2014, consécutives au rattachement de la Crimée à la Russie par référendum. Il a ensuite poursuivi lentement sa décrue pour passer juste en dessous de la barre des 5% en 2018.

Le chiffre de 4,6% masque toutefois de très importantes disparités. Ainsi, il se situe en-dessous de 2% dans les régions de Moscou et de Saint-Pétersbourg, alors qu’il peut frôler 20% dans certaines régions du Caucase russe. De plus, cette baisse presque continue du chômage depuis la création de la Fédération de Russie en 1991 n’est pas seulement due à des facteurs positifs, mais aussi à une baisse importante de la population active. Cette dernière est passée sous le seuil de 75 millions de personnes au cours de l’année 2019 pour une population de 146 millions d'habitants.

D’ailleurs, lors de sa douzième allocution publique annuelle, en début d’année, le chef de l'Etat a de nouveau accordé une large place à la démographie du pays, estimant que c’était un «problème sérieux». Après une relativement bonne année 2018 (+2,3%), la croissance semble rattrapée par la conjoncture mondiale en 2019 avec un net tassement prévu aux environs de + 1,2%, soit l’équivalent de la moyenne de la zone euro et à peu près le même rythme qu’en France.