Economie

Pour lutter contre sa crise économique, la Chine prend le contre-pied de l'austérité ambiante

Face à la chute de sa croissance, la Chine a décidé une augmentation de ses dépenses publiques. Une politique bien différente de celle menée par l'Union européenne, qui a imposé des mesures d'austérité à la Grèce.

Si l'Europe entend régler la crise économique qu'elle traverse par des politiques d'austérité, on a pu le voir avec le cas de la Grèce, forcée à une réduction drastique des dépenses publiques par l'Union européenne, la Chine prend le chemin inverse.

En effet, alors que le pays subit actuellement un profond essoufflement de son économie, la Chine va augmenter les dépenses publiques et les avantages fiscaux pour soutenir sa croissance, a expliqué le ministère chinois des Finances.

Ainsi, touchée par des un ralentissement de la croissance, et alors que les marchés financiers s'inquiètent de la santé de son économie, la deuxième puissance économique mondiale va accélérer les projets de construction majeurs, faire bénéficier davantage de petites et moyennes entreprises de rabais fiscaux et encourager les investissements de capitaux privés dans des «secteurs clés», a assuré le ministère dans un communiqué.

Par ces mesures, la Chine entend atteindre l'objectif d'une croissance économique annuelle de 7%, après avoir vu sa croissance fondre l'an passé. En 2014, en effet, la croissance chinoise n'était «que» de 7,3%, la plus basse depuis 25 ans. Pour lutter contre cette baisse, le pays «renforcera sa politique budgétaire proactive, ajustera ses mesures en temps voulu, et accélérera les réformes».

Sans rentrer dans les détails, le gouvernement a juste précisé que 96% du budget annuel dédié aux investissements d'infrastructure était déjà dépensé, mais que le pays allait continuer à investir. Pour tenter d'endiguer l'essoufflement de l'activité, le gouvernement a engagé depuis fin 2014 des mesures d'assouplissement monétaire à répétition, dont cinq baisses des taux d'intérêt, mais sans grand résultat pour le moment.

Le ministère a également assuré qu'il réformerait le système des impôts et "superviserait plus étroitement" la gestion des colossales dettes des gouvernements locaux, considérées comme une bombe à retardement pour la stabilité financière du pays.