Economie

Zone euro : la croissance s’essouffle au second trimestre

Le ciel se couvre au-dessus de la zone euro, où la croissance et l’inflation ralentissent, laissant présager une baisse des taux de la BCE. Seule bonne nouvelle, le chômage continue de baisser… mais plus pour longtemps, selon les analystes.

La croissance en zone euro a ralenti au deuxième trimestre, tout comme l'inflation en juillet, confirmant l'atonie de l'économie malgré le recul du chômage, selon des chiffres publiés le 31 juillet par l'Office européen des statistiques (Eurostat).

D'avril à fin juin, le Produit intérieur brut (PIB) a crû de 0,2%, contre + 0,4% au premier trimestre, selon une première estimation. L'inflation a elle aussi ralenti, baissant à 1,1% en juillet (contre 1,3% en juin), selon un chiffre provisoire d'Eurostat.

Ce taux s'éloigne encore un peu plus de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) : une inflation très légèrement inférieure à 2,0% sur un an, ce qui laisse présager de nouvelles mesures de relance.

Lors de sa dernière réunion avant les congés d'été, le 25 juillet dernier, la BCE avait brossé un sombre tableau des perspectives en zone euro. Elle avait déjà ouvert la voie à une série de remèdes anticrise pour la rentrée allant d'une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette.

L'inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, qui exclut par conséquent les produits particulièrement volatiles) a elle aussi reculé en juillet : 0,9%, contre 1,1% en juin.

C'est seulement sur le front de l'emploi que l'horizon continue de s'éclaircir pour l'instant. Le chômage est au plus bas depuis 11 ans, à 7,5% en juin. Il a retrouvé en juin son taux moyen d'avant la crise financière de 2007-2008. Au pire moment du cycle, pendant le deuxième trimestre 2013, le chômage avait atteint dans la zone euro le taux record de 12,1%.

Mais cette bonne nouvelle est ternie par les prévisions pour les mois à venir. «Les enquêtes sur les intentions d'embauche des entreprises donnent à penser que la croissance de l'emploi s'essoufflera, tandis que d'autres enquêtes montrent que les pénuries de main-d'œuvre s'atténuent», estime par exemple Jack Allen-Reynolds, analyste de Capital Economics, société de conseil et de recherche économique basée à Londres, cité par l’AFP.

Le chômage est également très inégalement réparti entre les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Ainsi, l’Allemagne affiche le taux le plus faible de la zone euro : 3,1%, tandis que la Grèce et l'Espagne ont le plus élevé : 17,6% pour la première et 14% pour la seconde.

En France où l’on ne publie plus de chiffres mensuels depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les dernières données disponibles sont celles du premier trimestre. Elles font apparaître un taux de chômage quasi stable de 8,4% pour l’ensemble de la population et un de taux de chômage des jeunes (15-24 ans) en hausse par rapport au dernier trimestre 2018 de 19,2%.