C'est un départ rentable. Après seulement 29 mois à la tête d'Alcatel-Lucent, Michel Combes va quitter, ce mardi, son poste de directeur général du géant des télécoms. Le tout avec un pactole évalué à 13,7 millions d'euros. Un parachute doré comme les grands groupes les adorent. Une disposition que François Hollande, alors candidat à la présidentielle, avait promis d'encadrer, tout comme la rémunération des patrons.
Mais si la prime de Michel Combes a entraîné de vives réactions de la classe politique, Michel Combes n'est pas le premier PDG ainsi récompensé pour ses services. D'ailleurs, par rapport à certains patrons français, son parachute doré est même «ridicule». Retour sur les parachutes dorés les plus marquants touchés par des patrons en France.
1. En quittant Carrefour en 2005, Daniel Bernard a touché le jackpot. Après 13 ans à la tête du groupe de grande distribution, Daniel Bernard a en effet empoché... 38 millions d'euros ! L'ancien PDG de Carrefour a ainsi touché 9,8 millions d'euros qui correspondaient à 3 ans de salaire. Mais surtout, c'est le montant de sa «retraite chapeau», 29 millions d'euros, qui avait scandalisé l'opinion. Et surtout les petits actionnaires de Carrefour, qui comptaient sur Daniel Bernard pour redresser le cours de l'action Carrefour en bourse. Un objectif que n'avait pas rempli le PDG.
2. Philippe Jaffré aussi, peut remercier son ancien employeur. Démissionnaire de l'entreprise Elf en 2001 lors de son rachat par le pétrolier Total, Philippe Jaffré a en effet quitté l'entreprise avec 30 millions d'euros. 10 millions de prime de départ, et 20 millions d'euros de stock-options.
3. A la tête de Vivendi pendant de longues années, Jean-Marie Messier, surnommé «Jean-Marie Messier, Moi-Même, Maître du Monde» par les Guignols de l'Info, doit quitter l'entreprise en 2001, suite aux difficultés traversées par le géant français. En 2002, il quitte le groupe avec plus de 20 millions d'euros. Il sera finalement rattrapé par la justice, pas pour ce bonus, mais pour sa gestion du groupe Vivendi, et sera condamné en 2004 à une amende d'un million d'euros pour avoir menti sur les résultats de son entreprise.
4. Autre grand groupe, et autre parachute doré, numéro 4 de ce classement avant l'entrée en fanfare de Michel Combes. En 2007, Antoine Zacharias, patron le mieux payé de France à la tête de l'entreprise de BTP Vinci, quitte le navire avec 13 millions d'euros en poche. Auxquels il faut ajouter une retraite estimée à 2,5 millions d'euros par an. Mais Antoine Zacharias ne s'en est pas si bien sorti, car il a été condamné en 2011 pour abus de pouvoir a propos de sa période à la tête de Vinci.
5. Viré en pleine période de trouble pour son entreprise, EADS, Noël Forgeard quitte le géant de l'aviation en 2006 avec 8,5 millions d'euros de retraite et de stock-options. Le tout alors qu'Airbus, fleuron d'EADS, traverse une grave crise avec le retard de livraison de l'Airbus A380. Noël Forgeard a été mis en examen puis condamné pour délit d'initié, car il connaissait, selon les juges, les difficultés d'Airbus.
Bonus : Alcatel-Lucent sait être généreux avec ses dirigeants. Avant Michel Combes, en 2008, Patricia Russo et Serge Tchuruk, respectivement directrice générale et président du conseil d’administration de l'entreprise, avaient quitté cette dernière avec un joli pactole. 6 millions d’euros pour Patricia Russo et 5,7 millions pour Serge Tchuruk.
Bonus 2 : Si les entreprises françaises savent remercier leurs patrons sur le départ, ce n'est rien à côté de ce que peuvent offrir les Américains. Le record toute catégorie du parachute doré a en effet été obtenu par Michael Eisner, patron de Disney entre 1984 et 2005. Sous sa direction, le groupe a prospéré, et en remerciement, Michael Eisner a pu partir avec... un milliard de dollars !