Economie

Négociations en cours pour le raccordement de la Slovaquie à Nord Stream 2 et TurkStream

Craignant d'être privé de substantiels revenus du transit gazier, Bratislava a exprimé à plusieurs reprises son opposition au gazoduc russe Nord Stream 2. Mais des négociations sur son raccordement au projet sont désormais en cours.

«Moscou et Bratislava doivent trouver des solutions mutuellement bénéfiques pour relier la Slovaquie aux projets de gazoduc Nord Stream-2 et Turkish Stream», a déclaré le Premier ministre russe Dmitri Medvedev lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec son homologue slovaque, Peter Pellegrini, le 5 juin à Moscou. 

Cet entretien avait pour objet les relations économiques entre la Russie et la Slovaquie, en particulier dans le domaine de l’énergie, et précédaient la participation du Premier ministre slovaque à la séance d’ouverture du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui se tiendra le 6 juin.

Jusqu’ici, Bratislava regardait avec inquiétude la construction d’un gazoduc traversant la mer Baltique. Au début du mois de mai, à Washington, Peter Pellegrini avait même signé avec le président des Etats-Unis Donald Trump une déclaration commune proclamant : «Nous continuons d'appuyer fermement la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité énergétique de l'Ukraine [...] Nous réitérons notre opposition à l'utilisation de projets énergétiques comme arme géopolitique, y compris Nord Stream 2.»

Mais le 5 juin à Moscou, le Premier ministre slovaque a expliqué que ses craintes sont liées à l’impact attendu de Nord Stream 2 sur l’activité de l’infrastructure de transport de gaz slovaque et, par ricochet, sur les revenus de son pays. En effet, cet Etat voisin de l’Ukraine par lequel passe également le gazoduc Droujba, qui alimente en gaz russe une grande partie de l’Europe, redoute que l’achèvement de Nord Stream 2 réduise drastiquement le transit gazier via son territoire.

Négociations tendues avec l'Ukraine

Bien que parrainées et encouragées par l’Union européenne, les négociations pour le renouvellement de l’accord sur le transit entre Gazprom et la société ukrainienne Naftogaz, qui prend fin le 1er janvier 2020, s'annoncent difficiles. Plusieurs Etats voisins de l’Ukraine redoutent une rupture pure et simple des approvisionnements en gaz dont leurs économies dépendent en partie.

Lors de la conférence de presse, Peter Pellegrini a aussi déclaré que la Slovaquie cherchait des opportunités pour que son infrastructure de transit puisse être incluse dans les approvisionnements en gaz provenant de TurkStream.

A l’issue des négociations, plusieurs mémorandums de coopération ont été signés, en particulier dans le domaine du nucléaire civil entre le consortium russe Rosatom et le ministère slovaque de l’Economie.