Economie

Qui faut-il blâmer pour la crise ? Les Etats-Unis ou la Chine ?

Après la dégringolade des marchés financiers, les économistes débattent de savoir qui blâmer les erreurs de gestion monétaire de la Réserve fédérale américaine ou la Chine qui aurait voulu «exporter son mal» avec la dévaluation du yuan ?

L’économiste de la société Euro Pacific Capital Inc., Peter Schliff, a déclaré à RT que beaucoup de personnes dans le monde voudraient faire porter le chapeau à la Chine, à cause de la dévaluation du yuan, pour l’effondrement des marchés ces derniers jours, mais en ce qui concerne l’instabilité de l’économie américaine, il estime que c’est la Réserve fédérale qui en est responsable.

«Il ne s’agit pas de la Chine. La problème vient des Etats-Unis. Tout est lié à la Réserve fédérale qui a fait gonfler cette bulle et maintenant ils menacent de la faire éclater. Tout le monde attend que la Réserve fédérale augmente ses taux d’intérêt», a déclaré Peter Schiff avant l’effondrement des cours constaté en fin de séance mardi sur les marchés américains.

Il a aussi précisé que la possibilité d’une augmentation des taux par la Réserve fédéral était un coup de bluff parce que cela déclencherait une nouvelle crise financière.

«Si la Réserve fédérale relève ses taux d’intérêt qui sont à zéro, le marché va imploser et nous nous retrouverons aussitôt en récession… Voilà ce qui fait mal aux marchés du monde entier», a souligné Peter Schiff. «C’est la peur de taux d’intérêts élevés. Cela soutiendra le dollar mais déprimera les marchés émergents et celui des matières premières», a-t-il mis en garde.

En savoir plus : La santé des marchés asiatiques, au lendemain du lundi noir

Mark Weisbrot, responsable du Center for Economic and Policy Research, en revanche, ne partage pas du tout ce point de vue. Il a quant à lui confié à RT que le gouvernement américain avait tout fait pour aider l’économie à reprendre. «Le problème, c’est la faiblesse du redressement de l’économie», a-t-il précisé.

«Notre PIB est en hausse d’environ 8,5 % en comparaison du point le plus haut avant la Grande Récession», a-t-il ajouté.

Quant au rôle de la Chine dans la forte correction des marchés internationaux, il a précisé que la dévaluation du yuan montrait que Pékin se préoccupait plus de son marché domestique que de l’économie mondiale.

«Quand les Chinois dévaluent, voilà ce que cela veut dire : "nous sommes plus préoccupés par nos emplois domestiques et les résultats de notre PIB et nous voulons faire des efforts pour partager nos difficultés avec les autres"», a-t-il expliqué. «Cela signifie qu’une économie dominante au niveau global n’assume pas un rôle de leadership, elle est concentrée sur elle-même et désire exporter une partie de ses problèmes pour pouvoir se stabiliser au plan national», a-t-il conclu.