Economie

L’OCDE apporte sa nuance au débat sur l’âge de départ à la retraite

Dans sa dernière étude sur la France, l’Organisation de coopération et de développement économiques, suggère de «favoriser un relèvement de l’âge effectif de retrait du marché du travail». Un nouveau son dans une polyphonie déjà riche.

«L’OCDE est fière de soutenir l’ambitieux programme de réformes que vous menez depuis le début du quinquennat», déclarait le 9 avril, Angel Gurria, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en présentant la livraison 2019 des Etudes économiques de l'OCDE pour la France. 

En présence du ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, Angel Gurria saluait aussi le Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), projet de loi contenant la privatisation des Aéroports de Paris (ADP) qui devrait être définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 11 avril.

L’étude de l’OCDE commence par un constat et une prévision : en France, la croissance ralentit et elle ne devrait pas dépasser 1,3% en 2019. Elle mentionne aussi «les manifestations des gilets jaunes [qui] ont montré que les gains des réformes en cours n’étaient pas perçus par une partie de la population».

Mais surtout, l’OCDE formule un ensemble de recommandations, parfois assez générales comme «promouvoir l’emploi pour rendre la croissance plus inclusive» ou «rééquilibrer l’économie en faveur d’une croissance plus verte.»

Dans sa description d’une «stratégie à long terme [à élaborer] pour dynamiser la croissance et réduire le déficit budgétaire et la dette» l’OCDE intervient aussi dans le débat récent sur l’âge du départ à la retraite en proposant de «revoir les pénalités et primes de retraite pour favoriser un relèvement de l’âge effectif de retrait du marché du travail».

Il ne s’agit donc, comme le prévoit le projet de réforme du système des retraites en cours d’élaboration, que d’encourager les salariés à travailler plus longtemps pour percevoir une meilleure retraite, mais non d’en repousser l’âge légal. Depuis les dernières réformes de l’assurance-vieillesse, l’âge de départ effectif moyen à la retraite n’a cessé de grimper. Il était à la fin de l’année 2018 de 62 ans et huit mois dans le privé contre 61 ans en 2007, selon les derniers chiffres de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV).

Le Medef aussi a un avis sur l'âge de départ à la retraite

Le jour de la présentation de l’étude de l’OCDE sur la France, le nouveau président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux interviewé sur la chaîne CNEWS se prononçait en revanche en faveur d’un report au-delà de 62 ans affirmant : «Dire aux Français qu'on peut continuer avec un âge légal à 62 ans, c'est aller contre le simple bon sens de la démographie.»

Mais Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire à la Réforme nommé par le président de la République Emmanuel Macron, a, jusqu’à nouvel ordre, clos le débat en répétant, dans la dernière livraison du Journal du Dimanche, qu’il s'en tenait «aux engagements pris devant les partenaires sociaux en octobre dernier [qui] maintiennent la possibilité de partir à la retraite à partir de 62 ans dans le nouveau système universel».