Economie

Le Qatar veut dominer la finance islamique de l’énergie

Il y a une vie après l’Opep. Le Qatar, qui vient de quitter le cartel dominé par l’Arabie Saoudite, annonce des projets d’investissement tous azimuts et notamment la création d’une banque de l’énergie.

Une nouvelle banque islamique spécialisée dans le financement de projets énergétiques devrait voir le jour au Qatar d’ici la fin de l’année, selon un communiqué de presse publié par la banque à l’occasion de la 5e conférence sur la finance islamique de Doha, le 19 mars.

Lors de ce symposium, Mohammed al-Marri, directeur de la communication de la future Energy Bank, a précisé qu’elle visait un capital d’environ 10 milliards de dollars (8,80 milliards d’euros). Elle serait ainsi la plus importante institution financière islamique du monde spécialisée dans l'énergie. Mohammed al-Marri a aussi précisé qu'Energy Bank participerait aux financements de projets énergétiques nationaux et internationaux, publics et privés.

«Avec un capital libéré de 2,5 milliards de dollars, la création d’Energy Bank au Qatar s’ajoute à l’incroyable croissance prévue pour le secteur de l’énergie du Qatar», a-t-il ajouté.

L’exécutif a refusé de préciser comment et quand le nouveau prêteur augmenterait son capital jusqu’à l’objectif de 10 milliards de dollars. Il a toutefois souligné que la banque fournirait un financement non seulement pour des projets dans le secteur pétrolier et gazier, mais également pour des entreprises pétrochimiques et des projets dans le domaine des énergies renouvelables.

Khaled al-Suwaidi, président d’Energy Bank, a précisé que la nouvelle structure financière serait ouverte sous l'autorité du Qatar Financial Center (principal organisme régulateur et certificateur des sociétés financières dans l’Emirat).

Fin 2018, le Qatar, deuxième exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, a annoncé son retrait de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), mettant ainsi fin à son adhésion depuis près de 60 ans au plus grand cartel pétrolier du monde. Cette initiative a été comprise dans le cadre de crise diplomatique qui dure depuis juin 2017 avec l’Arabie Saoudite, pays dominant l’organisation. Elle correspond également à la stratégie économique du pays visant à se concentrer sur son secteur du gaz naturel au détriment de celui, moins important chez lui, du pétrole.

Saad al-Kaabi, ministre de l'Energie du Qatar, a pour sa part annoncé que le géant pétrolier et gazier national, Qatar Petroleum, investirait environ 20 milliards de dollars (env. 18 milliards d’euros) dans divers projets aux Etats-Unis, au cours des cinq prochaines années, en particulier dans le domaine de la liquéfaction de gaz. Qatar Petroleum est déjà partenaire d’Exxon Mobil et de ConocoPhillips dans l’exploitation du terminal gazier de Golden Pass au Texas.

Enfin, lors de la conférence qui s'est tenue dans la capital de l'Emirat, a également été annoncé le lancement du iDinar, une crypto-monnaie islamique compensable en or.