Economie

Face aux sanctions, la Syrie et l'Iran organisent leur résistance économique

Le président syrien Bachar el-Assad a signé le 28 janvier des accords économiques avec l'Iran. Ils constituent selon lui un «pilier solide» face à la «guerre économique» livrée par l'Occident aux deux pays frappés de sanctions des Etats-Unis.

La presse syrienne rapporte que Damas et Téhéran ont signé le 28 janvier 11 accords et protocoles d'entente, dont un accord de coopération économique «stratégique» et à «long terme», visant notamment à encourager les investissements iraniens dans la Syrie ravagée par la guerre depuis 2011. 

Ces accords ont été conclus dans le cadre d'une visite à Damas du vice-président iranien Eshaq Jahangiri. L'un d'eux porte sur les transactions financières entre les deux pays. Cité par les médias iraniens, Abdolnaser Hemmati, gouverneur de la Banque centrale d'Iran, a déclaré que l'accord permettait aux banques d'effectuer des transactions dans leurs monnaies locales et dans des monnaies étrangères non libellées en dollars.

Ces accords «revêtent une dimension stratégique et constituent un pilier économique solide, qui doit contribuer à consolider la résilience des deux pays face à la guerre économique qui leur est livrée par certains pays occidentaux », a souligné Bachar el-Assad, le président de la République arabe syrienne, selon l'agence officielle Sana. Les accords conclus entre la Syrie et l'Iran ont pour contexte de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran, tandis que plusieurs responsables de Damas, mais aussi des hommes d'affaires et entreprises syriennes sont toujours sur les listes noires américaines et européennes.

Le président syrien s'exprimait lors d'une rencontre avec le premier vice-président iranien Eshaq Jahangiri, en visite en Syrie depuis le 28 janvier pour signer une série d'accords bilatéraux. Il a appelé à «intensifier les efforts communs» pour empêcher les pays «qui tentent encore d'affaiblir» la Syrie et l'Iran d'aboutir à leur fins.

Les accords signés le 28 janvier à Damas concernent notamment la réhabilitation de certaines infrastructures, à l'instar des ports de Tartous et de Lattaquié, mais aussi la construction d'une centrale électrique d'une capacité de 540 mégawatts.

Le coût des destructions dues à la guerre en Syrie est estimé par l'ONU à quelque 350 milliards d'euros. Récemment, le Liban a proposé à ses partenaires au sein de la Ligue arabe la création d'une banque de reconstruction qui, selon son président, «aiderait tous les Etats et peuples arabes touchés par les conflits à surmonter leur situation critique». Mais c'est surtout de la Syrie et du Yémen que parlait Michel Aoun.

En août, l'Iran et la Syrie avaient signé un accord de coopération militaire, tandis qu'au niveau économique, Téhéran a soutenu son allié durant les années mouvementées du conflit, notamment à travers des livraisons d'hydrocarbures et plusieurs lignes de crédit.

Soutenu militairement par la Russie et l'Iran, le gouvernement syrien a rétabli ces deux dernières années sa souveraineté sur de vastes territoires repris aux différents groupes armés et aux djihadistes. Il contrôle aujourd'hui deux tiers du territoire et une part plus importante encore de la Syrie dite «utile». Le conflit a fait plus de 360 000 victimes et provoqué l’exode de plus de la moitié de la population.

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