Economie

La Roumanie fustige la réforme autrichienne des allocations familiales

La Roumanie a exigé le «traitement égal» de tous les «travailleurs européens» après l'adoption par le Parlement autrichien d'une réforme qui pourrait minorer les allocations familiales versées aux travailleurs étrangers actifs en Autriche.

Le Parlement autrichien a adopté une réforme le 26 octobre qui a provoqué la colère de Bucarest. Le projet autrichien prévoit en effet de moduler le montant des allocations familiales versées aux travailleurs étrangers en fonction du coût de la vie dans le pays où résident leurs enfants.

Critiquée par la Commission européenne, la réforme pourrait par exemple réduire de 172 à 85 euros le montant des prestations mensuelles versées par l'Autriche pour un enfant roumain de trois ans, et à 97 euros pour un petit Hongrois.

«La position constante de la Roumanie veut que les travailleurs européens bénéficient d'un traitement égal dans les États membres [de l'Union européenne] où ils travaillent», a écrit la ministre roumaine du Travail Lia Olguta Vasilescu dans une lettre à la commissaire européenne à l'Emploi Marianne Thyssen le 26 octobre.

Susceptible de s'appliquer à près de 150 000 enfants vivant hors d'Autriche, dont nombre de Roumains, cette promesse de campagne devrait permettre à l'exécutif autrichien d'économiser plus de 100 millions d'euros par an.

Pour justifier la mesure, le gouvernement explique juger «disproportionné» le montant actuel des allocations familiales (qui peuvent atteindre 223 euros mensuels par enfant), par rapport au coût de la vie dans les pays voisins, présenté comme moindre.

L'exécutif a cependant admis que sa réforme risquait d'être retoquée par la Cour de justice de l'Union européenne, alors que la Commission européenne l'a déjà critiquée.

Le secteur autrichien du soin aux personnes âgées, qui emploie nombre de travailleurs étrangers, principalement slovaques et roumains, a également fait part de ses préoccupations quant aux effets de ce coup de rabot. De nombreuses employées du secteur sont en effet des femmes qui viennent travailler en Autriche pour des périodes de plusieurs semaines, laissant leurs enfants au pays, et qui pourraient donc être directement concernées par la réforme.

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