Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce 19 octobre avoir conclu un accord avec l'Ukraine pour l'octroi d'un nouveau prêt d'une durée de 14 mois, avec un accès à une ligne de crédit de 3,9 milliards de dollars. «Cet accord dit de confirmation [stand-by arrangement] remplacera celui approuvé en mars 2015 et qui devait expirer en mars 2019», a précisé le FMI dans un communiqué.
Le Fonds a en outre souligné son engagement à «continuer d'aider l'Ukraine à atteindre une croissance économique plus solide, durable et partagée par le plus grand nombre». L'accord doit être approuvé par le comité de direction du FMI plus tard dans l'année, une fois que les autorités à Kiev auront approuvé un budget 2019, que l'organisme financier souhaite «cohérent avec les recommandations du FMI et un accroissement des prix du chauffage et du gaz».
L'Ukraine sort à peine d'une sévère crise économique, aggravée par un conflit armé dans la région du Donbass, dans l'est du pays. Après le coup d'Etat de Maïdan, à Kiev, durant l'hiver 2014, cette région a décidé de faire sécession. Le nouveau gouvernement ukrainien avait alors décidé de dépêcher ses forces armées, refusant le dialogue avec des rebelles qualifiés de «terroristes».
L'Ukraine toujours en guerre dans le Donbass, mais sous perfusion occidentale
L'aide de l'institution financière basée à Washington est vitale pour l'Ukraine, au moment où ses réserves monétaires se réduisent comme une peau de chagrin et où elle doit faire face à d'importantes échéances de dettes d'ici 2020. Mi-septembre, l'Union européenne avait annoncé qu'elle pourrait octroyer un milliard d'euros d'aide à condition que Kiev mette en œuvre des mesures anti-corruption et que le FMI reprenne son financement.
Les lourdes dépenses militaires liées à cette guerre menée par les forces de Kiev contre une partie de la population ukrainienne, ainsi que la perte d'industries vitales situées dans ces régions séparatistes, ont lourdement pesé sur l'économie, qui s'était contractée de près de 17% entre 2014 et 2015 avant de retrouver une croissance modeste de 2,1% en 2017. Les autorités ont en outre échoué à plusieurs reprises à mener à bien des opérations de privatisation d'entreprises publiques, en raison notamment de la réticence des investisseurs étrangers et de l'omniprésence de la corruption.
En 2015, l'Ukraine avait néanmoins réussi à négocier une restructuration partielle de sa dette et obtenu un plan d'aide de 17,5 milliards de dollars du FMI, en contrepartie de mesures de rigueur. Mais le versement de tranches financières, dont la dernière d'un milliard de dollars a été débloquée en avril 2017, a été retardé par les difficultés à mettre en œuvre les mesures réclamées par le FMI.
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