Economie

Alexis Tsipras : la Grèce a été obligée d’accepter le plan de sauvetage de «récession»

L’accord atteint avec les créanciers de la Grèce «n’a pas été notre choix», a confié le Premier ministre Alexis Tsipras en ajoutant que le pays avait fait face au dilemme entre un compromis douloureux d’une part et le défaut de l’autre.

En s’exprimant face au congrès de Syriza jeudi à Athènes, Tsipras a tenté de défendre l’accord sur le programme de renflouement de 86 milliards d’euros conclu avec les créanciers internationaux, en insistant que le Grexit n’était pas une option. Cela aurait poussé Athènes à dévaluer sa monnaie et demander de nouveau de l’aide au Fonds monétaire international, a-t-il ajouté.

«Si quelqu’un estime qu’un autre gouvernement peut atteindre un meilleur accord, ils doivent le faire», souligne le journal Kathimerini, citant la déclaration de Tsipras.

Le Premier ministre a ajouté que les efforts de Syriza avaient réussi à faire infléchir l’Union européenne. «Nous avons créé la première fissure dans l’hégémonie néolibérale européenne. Nous devons donner une réponse définitive à la question de savoir si un gouvernement d’extrême gauche peut exister dans une Europe libérale et conservatrice», a-t-il dit.

Plus tôt dans le mois, le Premier ministre grec a atteint un accord avec la troïka sur un programme de sauvetage d'un montant d'environ 86 milliards d'euros sur trois ans. L’offre a été acceptée en échange de nouvelles mesures d’austérité, y compris une autre augmentation des impôts et de l’âge de la retraite. 

Plusieurs membres de Syriza, y compris l’ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis, qualifient ouvertement la politique du Premier ministre grec de «contradictoire» aux résultats du gréférendum du 5 juillet où 61% ont voté contre les mesures d’austérité. Le manque de majorité au parlement grec pourrait mettre fin à la coalition actuelle et conduire à de nouvelles élections.

Le parlement grec a déjà adopté deux paquets de réformes, ce qui a permis à Athènes de relancer les pourparlers avec ses créanciers sur le déblocage du programme de renflouement.

Le pays a l’intention de terminer les négociations vers le 20 août, jour où la Grèce doit rembourser 3,2 milliards d'euros supplémentaires à la Banque centrale européenne (BCE). Alexis Tsipras a appelé dimanche à un vote au sein du parti Syriza concernant la stratégie à suivre.