A la fin 2017, la dette publique, c’est-à-dire le cumul, année après année, du déficit des administrations publiques (Etat, collectivités territoriales, administrations de sécurité sociale) s’est encore alourdie de 66 milliards d’euros par rapport à 2016, selon les derniers chiffres de l’Insee. Elle atteint désormais 2 218 milliards d’euros soit 97% du produit intérieur brut (PIB), alors que les critères de convergence européens préconisent une dette contenue dans la limite de 60% du PIB.
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a toutefois pu se féliciter, le 26 mars, de la réduction du déficit public de l’année 2017. Ce dernier, en effet, a été ramené à 2,6% du PIB contre 2,9 % prévus. Quant au ministre chargé du budget, Gérald Darmanin, il s'est également réjoui sur Twitter de cette «excellente nouvelle». C’est la première fois, depuis 2007, que le déficit est inférieur à 3% du PIB.
La croissance généralisée en Europe favorise l'équilibre des comptes publics
Ce résultat est principalement à mettre au compte de la reprise de la croissance en Europe, qui a augmenté les rentrées fiscales, c’est-à-dire les revenus de l’Etat. Mais pour Bruno Le Maire, invité de la radio publique France Info, dans la matinée du 18 mars : «C'est la preuve que la stratégie qui a été définie par le président de la République en matière de réduction de la dépense publique, de redressement des comptes publics et de croissance est la bonne.»
A titre de comparaison, le déficit public moyen est proche de 1% dans la zone euro. Mais, à la fin 2016, les pays du sud de l'Europe, restaient plombés par des ratios de dette très importants notamment en Italie (132%), au Portugal (130%), en Espagne (99,5%), sans parler de la Grèce (179%). En Europe du Nord, la Belgique est le mauvais élève avec une dette s'élevant à 105% de son PIB.
L'Etat en déficit chronique depuis plus de 40 ans
Reconnaissant malgré tout que la croissance expliquait largement la baisse du déficit budgétaire français en 2017, Bruno Le Maire a quand même tenu à mettre en avant «les décisions courageuses» prises par le gouvernement, citant notamment la réduction des aides au logement et la baisse du nombre des emplois aidés. En revanche, il n’a pas donné de détails sur le coût, pour la collectivité nationale, de la suppression de l’impôt sur la fortune.
Toutefois, la réduction de la dette publique de la France, n’est pas pour demain et elle augmentera encore l’année prochaine. Pour inverser cette tendance, en effet, le budget de l’Etat devrait être excédentaire – ce qui n’est pas prévu et ne s'est plus produit depuis plus de 40 ans.