«L’ordre exécutif [décret] interdit, à partir de sa date d’entrée en vigueur, toute transaction, ou opération de financement, par tout citoyen américain ou toute personne depuis le territoire des Etats-Unis, dans toute monnaie numérique émise par ou pour le compte du gouvernement vénézuélien depuis le 9 janvier 2018», lit-on dans le document rendu public par la Maison Blanche.
Citées par Reuters, des sources à la Maison Blanche ont dépeint le petro comme une «arnaque» utilisée selon eux par Nicolas Maduro pour «saper la démocratie dans les pays de l’Opep». D’autres voix présentées comme celles de responsables du gouvernement des Etats-Unis, rapportées par la même agence, soulignent aussi qu’«investir dans le petro doit être considéré comme un soutien direct à la dictature et à ses efforts visant à détruire l’ordre démocratique au Venezuela».
Dès le lancement du petro, adossé aux réserves de pétrole du Venezuela – les plus importantes au monde – Donald Trump avait déclaré qu'il n’était pas fiable. Pourtant, depuis sa mise en vente, le 20 février, le petro a déjà atteint une capitalisation (somme de tous les petros souscrits) de 5 milliards de dollars.
Le président Nicolas Maduro avait alors déclaré que la nouvelle crypto-monnaie avait été créée pour renforcer la «souveraineté monétaire» du Venezuela, réaliser des transactions financières et lutter contre le blocus financier imposé par l'administration américaine. Selon des données publiées par Carlos Vargas, surintendant de la crypto-monnaie d’Etat, 83 000 personnes ont déjà souscrit au petro depuis 127 pays.
Le Venezuela prépare une nouvelle crypto-monnaie adossée sur l'or
Nicolas Maduro a par ailleurs annoncé le mois dernier que le Venezuela préparait aussi le lancement du Petro gold, une crypro-monnaie adossée sur l’or et d’autres métaux précieux. Le Venezuela considère les sanctions économiques décrétées par les Etats-Unis comme contraires au droit international. Dans un communiqué le gouvernement déclare : «Ces sanctions unilatérales […] constituent une nouvelle agression impérialiste dont le but est d’intensifier les attaques contre notre peuple. »
En plus de l’embargo sur le petro, le Trésor américain a déjà prononcé des sanctions contre plusieurs personnalités vénézuéliennes pour «corruption et mauvaise gouvernance».