L'encre ayant servi à rédiger l'accord sur le nucléaire iranien n'était pas encore sèche, que Sigmar Gabriel annonçait déjà sa venue à Téhéran. Le ministre allemand de l'Economie voulait être le premier à débarquer après la levée des sanctions internationales. Flanqué d'une douzaine de chefs d'entreprise, Sigmar Gabriel est venu parler exportations et gros sous.
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Avec l'accord signé le 14 juillet, Téhéran devrait pouvoir remettre la main sur près de 100 milliards d'avoirs gelés. De l'argent qui devrait être investi pour rénover les infrastructures vieillissantes du pays. Une aubaine pour l'Allemagne qui entend bien proposer ses services.
Construction de routes, de bâtiments, vente de voitures : Berlin espère multiplier par quatre ses exportations vers Téhéran afin de les faire passer de 2,4 milliards d’euros en 2014 à près de 10 milliards d’euros dans les années à venir, détaille France 24. Et dans cette guerre des marchés qui s'annonce, l'Allemagne dispose d'un atout-maître dans sa manche : les liens qui unissaient les deux pays, avant la crise de 2005. En effet, Berlin a longtemps été le premier partenaire commercial de Téhéran et espère donc bien le redevenir. Les produits allemands semblent d'ailleurs être appréciés en Iran, où vivent 80 millions de personnes, jeunes en majorité et avides de technologies occidentales.
Mais Berlin va devoir composer avec de sérieux concurrents. A commencer par la France. Laurent Fabius est attendu à Téhéran dès la semaine prochaine même si sa visite est annoncée comme purement «politique» et pas économique ! Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Chine et la Russie devraient également tenter dans les mois qui viennent de croquer une part de cet appétissant gâteau iranien.