«Le revenu de base renouvelle une ambition universelle, celle qui a fondé la création du Revenu minimum d’insertion (RMI) en 1988 : garantir un revenu socle pour tous», estiment dans une tribune sur le revenu de base publiée dans le JDD le 26 novembre, huit présidents socialistes de départements.
S'appuyant sur leur implantation locale, ils demandent à expérimenter le concept de revenu universel qui resurgit régulièrement dans le débat malgré les divisions qu'il génère.
«Nous voulons passer de l’étude en laboratoire au test in vivo en portant un projet d’expérimentation au Parlement», ajoutent les élus, rappelant l'intention d'Emmanuel Macron de «réformer la Constitution pour assouplir le droit à l'expérimentation», exprimée devant le congrès des maires.
Les présidents de départements visent ainsi l'élaboration d'un «modèle robuste, crédible scientifiquement, audacieux socialement et soutenable financièrement grâce à des micro-simulations» partant des réalités sociales.
Sans en préciser les contours exacts, ils ajoutent que l'expérimentation de terrain permettra d'évaluer le revenu de base pour «l’ajuster, avant peut-être de le généraliser».
Ce revenu de base n'est pas le« fossoyeur de la valeur travail» mais représente au contraire «pour celles et ceux qui passent à travers les mailles du filet de toutes les politiques publiques une opportunité de reprendre le chemin de l'emploi», d'après les huit signataires.
Soulignant les limites du Revenu de solidarité active (RSA) et la «complexité» des minimas sociaux, source de non recours, les signataires rappellent que la pauvreté «frappe près de 9 millions de personnes en France».
L'année dernière, une mission d'information du Sénat avait proposé d'expérimenter rapidement dans «des territoires volontaires» différentes modalités d'un revenu de base.
Ce revenu universel, qui fait l'objet d'expérimentations à petite échelle ou de projets dans plusieurs pays, notamment la Finlande, était la proposition phare du candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.