Les portes des banques sont entrouvertes. Si les stores se sont relevés, au matin du lundi 20 juillet, après une fermeture de trois semaines – un événement unique au monde, les modalités de retraits et de transferts d'argent n'ont pas radicalement changé. Les retraits de liquide sont toujours plafonnés à 60 euros par jour, alors que les virements vers l'étranger sont drastiquement limités. Pour les succursales des banques du pays, il est important que les Grecs reviennent déposer leurs économies dans les coffres dans banques pour soutenir la solvabilité du système.
Si l'exécutif grec, et notamment le Premier ministre Alexis Tsipras, se montre si rétif à la réouverture des banques, c'est parce que près de 40 milliards d'euros de capital ont déjà quitté le pays et ses banques depuis 2014, mettant en grand danger la solvabilité d'Athènes. La crainte de la fuite des capitaux, notamment vers l'étranger, avait été à l'origine de la décision de fermer les banques au moment le plus délicat des négociations entre la péninsule et ses créanciers : la troïka (Union Européenne – UE, Banque Centrale Européenne - BCE et Fonds Monétaire International – FMI).
Des exceptions sont toutefois à souligner, dans les règles drastiques imposées aux mouvements bancaires. Les Grecs recevant des soins médicaux à l'étranger, par exemple, auront le droit de sortir 2 000 euros du pays. Il sera également possible de faire des virements vers l'étranger de 5 000 euros par semestre pour les jeunes Grecs faisant des études à l'étranger. Des cas de figure qui viennent péniblement soulager le pays, alors que de fortes mesures d'austérité ont été mises en place par Athènes, à la demande de l'Eurogroupe (réunion des ministres des Finances des 19 pays de la zone euro). Parmi celle-ci : la hausse de l'âge de départ à la retraite à 67 ans et une augmentation sans précédent des taux de TVA. Ces mesures sont des conditions à la mise en place d'un nouveau plan d'aide des créanciers du pays.
Les contrôles drastiques sur les mouvements bancaires doivent lâcher du mou progressivement lors des semaines à venir. Le plafonnement des retraits en liquide à 300€ par semaine (60€ par jour pendant cinq jours) doit grimper à 420€ à partir du samedi 25 juillet. S'il est impératif, pour Athènes, d'exercer un contrôle pour garantir la solvabilité du pays, des restrictions trop fortes peuvent aussi avoir un effet nocif pour le pays. En effet, ces verrous ont tendance à étrangler l'économie. Le contrôle des capitaux, à l'exception du secteur du tourisme, aurait déjà coûté trois milliards d'euros à la Grèce.
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