«En ce moment, les autorités financières des deux pays [la Chine et la Russie] travaillent à la prolongation pour trois ans de l’accord bilatéral d'échange de devises», a déclaré le 31 octobre Sergueï Prikhodko, vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, au moment où le Premier ministre Dmitri Medvedev s’envolait pour une visite officielle de deux jours en Chine.
En 2014, la Russie et la Chine avaient conclu un premier accord d’échange de devises pour une durée de trois ans et pour un montant équivalent à 25 milliards de dollars (21,5 milliards d’euros). Cette opération qui revient à créer une chambre de compensation yuan/rouble, permet aux deux pays de libeller les montants de leurs échanges de biens et services en monnaies nationales, rouble et yuan, sans passer par le dollar ou l’euro. Selon les informations données par Sergueï Prikhodko, la part des échanges commerciaux de la Russie libellée en roubles augmente de manière continue. Ainsi, de 2016 à 2017, elle serait passée de 13% à 16% pour les importations, et de 16% à 18% pour les exportations.
Des échanges commerciaux en hausse et passant de moins en moins par le dollar
La Chine et la Russie, dont les échanges économiques croissent à un rythme soutenu, cherchent à multiplier les initiatives pour faciliter les paiements en rouble et en yuan dans l’espace eurasiatique. Ainsi, selon le vice-Premier ministre russe, plusieurs banques russes ont déjà rejoint le China International Payment System (CIPS), un système de paiement interbancaire international en yuan garanti par la Banque populaire de Chine, (la banque centrale chinoise). Par ailleurs les deux systèmes nationaux de paiement par cartes bancaires russe NSPK et chinois Union Pay, se sont rapprochés pour permettre le paiement d’achats en Russie avec des cartes bancaires chinoises.
En 2016 les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont atteint l’équivalent d’environ 70 milliards de dollars. Mais les deux pays se sont fixés pour but de porter ces échanges à 80 milliards dès 2018 et 200 milliards d’ici 2020. Cité par le portail web chinois en plusieurs langues le Quotidien du peuple, le premier vice-Premier ministre russe, Igor Chouvalov, a laissé entendre que ce résultat pourrait être atteint en intégrant l'initiative chinoise de développement stratégique Une ceinture, Une route avec l'Union économique eurasiatique (UEE).
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