Economie

Pour Pékin, les sanctions américaines contre le Venezuela «ne fonctionneront pas»

Dans un contexte tendu entre Washington et Caracas, la Chine, allié proche du Venezuela, a fait savoir que les dernières sanctions économiques américaines contre Caracas ne donneraient pas satisfaction à la Maison Blanche.

Le 25 août, le président Donald Trump a signé une ordonnance interdisant aux citoyens américains d'acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou la compagnie pétrolière nationale PDVSA. La Maison Blanche estime que l'argent issu de ces transactions contribue à soutenir la «dictature» du président Nicolas Maduro. Le Venezuela a dénoncé la «pire agression» qui soit contre le peuple.

Mais pour Pékin, ces sanctions n'auront aucun effet. «Le problème qui a cours au Venezuela devrait être résolu par le gouvernement vénézuélien et le peuple eux-mêmes», a déclaré le 28 août lors d'une conférence de presse le ministre chinois des Affaires étrangères Hua Chunying.

«L'histoire montre que les ingérences de pays extérieurs ou la mise en place de sanctions unilatérales ne font qu'envenimer la situation et ne contribuent en aucun cas à résoudre réellement le problème», a ajouté le ministre chinois.

Moscou accuse Washington de vouloir «aggraver les tensions» 

Le même jour, le ministère russe des Affaires étrangères a accusé les Etats-Unis de vouloir «aggraver les tensions» au Venezuela avec l'adoption de ces nouvelles sanctions contre le gouvernement de Nicolas Maduro. 

«Ces sanctions contre les secteurs financier et pétrolier du Venezuela visent à [...] aggraver les problèmes économiques [dans le pays] au moment où les premiers signes d'une stabilité relative dans la politique intérieure apparaissent», a déclaré le 28 août la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée dans un communiqué. 

«Les sanctions encouragent la partie intransigeante [l'opposition], qui ne voit pas de voie politique sans l'éviction des autorités vénézuéliennes [en place]», a estimé la porte-parole. «La logique même des sanctions prévoit une aggravation des tensions dans le pays», a-t-elle encore souligné.

Riche en ressources pétrolières mais pauvre en liquidités, le Venezuela, dont la dette est estimée à plus de 100 milliards de dollars, redoute le spectre d'un défaut de paiement. Selon de nombreux experts, les prêts récents de la Chine et de la Russie au Venezuela ont sauvé Caracas de la banqueroute.

Durant le mois d'août, le géant pétrolier russe Rosneft, a annoncé avoir versé la somme de 6 milliards de dollars à la société vénézuélienne PDVSA comme paiement initial de la dette pétrolière du pays.

En novembre 2016, Rosneft a reçu une participation de 49,9% dans les parts de l'entreprise de raffinerie vénézuélienne basée au Etats-Unis Citgo comme garantie. Les législateurs américains ont vu dans cette transaction un problème majeur pour la sécurité nationale des Etats-Unis et ont envoyé une lettre d'avertissement à Donald Trump.

Ce dernier a finalement exempté Citgo de sanctions. La Maison Blanche a expliqué cette décision comme une tentative visant à «atténuer les dommages causés à la fois aux Etats-Unis et au Venezuela». 

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